Je suis du genre curieuse. De surcroît, j’aime bien ce que beaucoup détestent. C’est valable pour plein de choses : les livres, les films… Cette fois, il s’agit d’un jeu contemplatif. Il n’y a pas de scénario interminable avec des quêtes à gogo. A Memoir Blue transmet son message sans grossir inutilement la durée de jeu.
Je regrette qu’il soit si court toutefois, je l’ai terminé en un peu moins d’1h30. Mais, honnêtement, le prolonger n’aurait servi à rien. Il n’y a pas besoin de plus.
Le scénario est simple : l’héroïne est championne de natation. Elle se perd dans ses souvenirs. On découvre une famille d’abord heureuse, puis des disputes répétées qui ont poussé la Maman à fuir avec sa fille. Elles prennent le train, puis le bateau. La mère souffre beaucoup et croule sous le poids du travail à mesure que les années passent.
J’étais convaincue que cette dernière était décédée, d’où cette introspection, mais l’appel de fin me fait douter. Comme il n’y aucun nom, c’est soumis à interprétation, mais je crois que c’est bien sa mère qui l’appelle.
C’est assez dommage que les protagonistes n’aient aucun nom. Je pense que ça aurait renforcé l’immersion. Après, je conçois que ne pas les personnifier est une invitation à aborder ce voyage par nous-mêmes, en nous appropriant cette histoire. Mais de mon point de vue, j’aurais préféré voyager tout en la découvrant elle. J’adore l’idée de plonger en soi-même, mais pour autant, je crois que ce jeu nous narre avant tout l’histoire de cette championne de natation.
Certains passages m’ont émue. Il y a de très belles métaphores dès le début. La pluie dans l’appartement alors que le soleil brille au-dehors. On conçoit immédiatement la manifestation de son chagrin intérieur. La représentation d’elle et sa mère sous forme de poissons qui nagent toujours ensemble. Magnifique ! Et lorsque tout s’illumine… là j’ai vibré…
Avec le recul, la maturité, l’héroïne réalise que sa mère s’est donnée à fond pour elle. Qu’elle n’a pas pu assister à ses compétitions, mais l’aimait quand même de tout son cœur.
L’interaction attendue n’est pas toujours claire. Parfois un peu rigide dans la maniabilité, ce qui est dommage. Dans ce cadre océanique, tout devrait rester fluide comme de l’eau. Et ça passe aussi dans les sensations à la manette.
Le jeu ne contient aucun dialogue, ce qui peut dérouter. En revanche, il y a des idées de mise en scène éblouissantes. Surtout la fin.

