Constructor Plus, développé par System 3, est un hommage modernisé à Constructor, un classique des jeux de gestion immobilière des années 90. Le jeu mélange des éléments de gestion urbaine avec des tactiques de sabotage dans un monde où tout est permis pour écraser ses concurrents. Disponible sur Nintendo Switch, il promet aux joueurs des heures de stratégie intense, mais cette promesse tient-elle vraiment la route sur la console portable de Nintendo ?
Un gameplay savoureux, mais déroutant
Le cœur de Constructor Plus repose sur une combinaison de gestion de ville traditionnelle et de manœuvres peu scrupuleuses pour surpasser vos rivaux. Vous ne construisez pas seulement des maisons et des usines ; vous devez également gérer vos citoyens, certains d’entre eux étant des « personnages » un peu plus colorés que d’autres. Les clowns assassins, les hooligans, et les hippies perturbateurs ne sont que quelques-unes des « ressources » que vous pouvez déployer pour saboter vos adversaires. Cette approche est à la fois divertissante et stratégique, vous obligeant à jongler entre la construction de vos biens immobiliers et la déstabilisation de vos concurrents.
Cependant, cette complexité peut rapidement devenir accablante, surtout pour les nouveaux venus. Le jeu ne vous prend pas par la main, et il est facile de se sentir dépassé par la quantité d’éléments à gérer. Les tutoriels sont présents, mais ils ne couvrent pas toujours les subtilités de chaque mécanisme, ce qui peut rendre les premières heures de jeu quelque peu frustrantes. Par exemple, comprendre l’importance de maintenir un équilibre entre vos revenus locatifs et les coûts de maintenance des bâtiments est crucial pour éviter de tomber en faillite, un défi que beaucoup de joueurs pourraient rencontrer au début.
Des environnements variés qui pimentent l’expérience
L’une des grandes nouveautés de Constructor Plus est l’inclusion de différents environnements, allant des villes traditionnelles sur Terre aux colonies extraterrestres sur la Lune et d’autres planètes. Chaque environnement offre ses propres défis, que ce soit la gestion des conditions climatiques extrêmes dans l’espace ou les contraintes de ressources dans des lieux éloignés. Cette diversité ajoute une couche supplémentaire de stratégie, car vous devez adapter vos tactiques en fonction de l’environnement. Par exemple, sur la Lune, vous devez non seulement construire des bâtiments adaptés, mais aussi gérer les ressources en oxygène et en énergie, ce qui est un tout autre défi par rapport à la gestion des simples ressources sur Terre.
En plus des environnements variés, le jeu propose plus de 140 bâtiments différents, allant des simples maisons aux casinos, en passant par des usines et des bâtiments de loisirs. La diversité des structures vous permet de personnaliser vos villes comme bon vous semble, tout en répondant aux besoins spécifiques de vos citoyens. Cependant, cette multitude de choix peut aussi prêter à confusion, surtout lorsque vous devez jongler entre plusieurs types de constructions tout en gardant un œil sur vos finances et vos rivaux.
Des performances techniques en demi-teinte
Sur Nintendo Switch, Constructor Plus rencontre quelques difficultés techniques. Le jeu, bien que jouable, souffre de ralentissements notables, surtout lorsque la taille de la ville commence à croître. Ces baisses de framerate peuvent rendre l’expérience moins fluide, particulièrement dans les moments où la gestion devient intense. De plus, les graphismes ont été quelque peu simplifiés pour fonctionner sur le matériel de la Switch, ce qui se traduit par des textures moins détaillées et une esthétique visuellement inférieure par rapport aux versions sur d’autres plateformes.
Les contrôles sur Switch ne sont pas toujours aussi réactifs qu’on pourrait le souhaiter. Bien que le jeu utilise correctement les boutons de la manette pour naviguer dans les menus et gérer les différentes tâches, il manque une certaine précision lors du placement des bâtiments ou de la gestion des unités. Cela est aggravé par l’absence de fonctionnalités tactiles sur la Switch, une omission surprenante qui aurait pu compenser la maniabilité limitée des sticks analogiques. Les temps de chargement sont également plus longs que ce à quoi on pourrait s’attendre, ralentissant ainsi le rythme global du jeu.
Le jeu présente une interface complexe qui peut être intimidante pour les nouveaux joueurs. Les nombreux menus et sous-menus nécessitent une navigation constante, ce qui peut être fastidieux, surtout pour les tâches répétitives comme la gestion des loyers ou l’assignation des unités spéciales. Il est facile de se perdre dans les différentes options disponibles, et il faut un certain temps pour s’habituer à l’agencement des commandes. Le manque d’explication claire dans certains cas aggrave cette difficulté, ce qui peut décourager les joueurs moins expérimentés en gestion.
Cependant, une fois que l’on se familiarise avec cette interface, le jeu révèle toute sa profondeur stratégique. La possibilité de personnaliser chaque aspect de votre ville, de la conception des routes à la gestion des ressources, offre une liberté impressionnante qui récompense les joueurs persévérants. Ceux qui prennent le temps d’apprivoiser les contrôles et l’interface trouveront un jeu riche en possibilités, capable de fournir des heures de contenu captivant.