Crash Bandicoot N. Sane Trilogy, développé par Vicarious Visions et publié par Activision, est une compilation remasterisée des trois premiers jeux emblématiques de la série Crash Bandicoot : Crash Bandicoot, Crash Bandicoot 2: Cortex Strikes Back, et Crash Bandicoot: Warped. Ces jeux, qui ont marqué une génération de joueurs sur PlayStation dans les années 90, sont ici réunis avec des graphismes et des animations modernisés, tout en conservant le gameplay original. L’arrivée de cette trilogie sur Nintendo Switch permet aux joueurs de revivre les aventures de ce marsupial déjanté en mode portable, une promesse alléchante pour les nostalgiques et les nouveaux venus. Mais comment ces classiques tiennent-ils la route sur la console hybride de Nintendo ? Entrons dans le détail.
Plaisir et frustration au rendez-vous
Le gameplay de Crash Bandicoot N. Sane Trilogy sur Nintendo Switch reste étonnamment fidèle à l’expérience originale, ce qui est à la fois un avantage et un inconvénient. Les mécaniques de jeu, notamment le saut précis, le double saut et l’attaque tournoyante, sont toutes présentes, inchangées par rapport aux versions originales. Cela signifie que les fans de la première heure retrouveront immédiatement les sensations qu’ils avaient eues il y a des années. Cependant, ce même gameplay peut sembler rigide pour les nouveaux joueurs habitués aux plateformes plus modernes, où les mouvements sont généralement plus fluides et plus permissifs.
Les niveaux emblématiques, tels que les fameuses courses contre des boulders roulant vers l’écran, sont toujours aussi captivants mais tout aussi impitoyables. Chaque erreur peut vous coûter une vie, et la précision exigée pour réussir certains sauts ou éviter certains pièges est implacable. Les hitboxes, qui déterminent si Crash touche ou est touché par un obstacle ou un ennemi, sont parfois impitoyables, ce qui peut mener à des situations frustrantes où un saut semble parfait mais se termine par une chute inévitable. Ces moments sont particulièrement fréquents dans les segments de plate-forme les plus difficiles, où un saut mal calculé peut vous renvoyer au début du niveau, vous forçant à refaire des sections entières.
Une difficulté qui ne pardonne pas
La difficulté de la trilogie est légendaire, et elle est pleinement intacte dans cette version Switch. Que vous soyez en train de fuir un boulder géant ou de naviguer sur des plateformes en mouvement, chaque erreur est sévèrement punie. Les checkpoints, bien que présents, sont parfois espacés de manière frustrante, ce qui peut rendre certains niveaux particulièrement éprouvants. Les trois jeux de la collection varient en difficulté, Crash Bandicoot étant le plus difficile des trois, avec des niveaux comme « The High Road » qui sont devenus synonymes de frustration pour tout une génération.
Cette difficulté implacable est à la fois une force et une faiblesse du jeu. Pour les joueurs qui aiment les défis, la N. Sane Trilogy offre un sentiment d’accomplissement rarement égalé lorsque vous parvenez enfin à surmonter un niveau particulièrement ardu. Cependant, pour les joueurs moins expérimentés ou ceux qui découvrent la série pour la première fois, cette courbe d’apprentissage peut être extrêmement décourageante. Les contre-la-montre, ajoutés dans cette trilogie, sont un véritable test de compétences, récompensant les joueurs qui maîtrisent parfaitement le gameplay de Crash. Les plus téméraires tenteront de collecter toutes les reliques d’or, un exploit qui demande une précision quasi chirurgicale dans les mouvements.
Une nouvelle vie pour des classiques
Les jeux originaux utilisaient des graphismes polygonaux simples, limités par les capacités de la PlayStation. Dans la N. Sane Trilogy, chaque environnement a été recréé à partir de zéro avec un nouveau moteur graphique, apportant des textures haute définition, des effets d’éclairage dynamiques, et des animations bien plus fluides. Les jungles luxuriantes, les temples anciens, et les niveaux enneigés sont désormais remplis de détails que les joueurs n’auraient jamais pu voir dans les versions originales. Les feuilles bougent sous le vent, les ombres sont plus prononcées, et les reflets sur l’eau ajoutent une dimension de réalisme sans pour autant perdre le style cartoonesque propre à la série.
Les personnages, en particulier Crash et ses alliés, ont bénéficié d’une attention particulière. Leurs modèles sont beaucoup plus détaillés, avec des fourrures qui semblent presque tactiles, des expressions faciales plus nuancées, et des animations de mouvements qui ajoutent du dynamisme à leur personnalité. Ces améliorations donnent non seulement un nouveau souffle à ces personnages emblématiques, mais renforcent également l’immersion dans le jeu.
Bien que la N. Sane Trilogy soit fidèle à l’esprit des jeux originaux, certaines différences méritent d’être mentionnées. Par exemple, les niveaux ont été légèrement réimaginés pour s’adapter à la technologie moderne, ce qui signifie que les proportions et les distances peuvent sembler différentes aux joueurs vétérans. Cette modification subtile peut affecter la perception des sauts et des obstacles, ce qui, combiné avec les hitboxes parfois imprévisibles, peut rendre certains niveaux plus difficiles que dans les jeux d’origine.
Un autre changement notable est l’éclairage dynamique. Les niveaux sombres et les zones avec des sources de lumière ponctuelles bénéficient désormais d’ombres en temps réel et de reflets qui n’étaient tout simplement pas possibles sur la PlayStation. Ces ajouts enrichissent visuellement le jeu, mais peuvent parfois altérer l’atmosphère d’origine de certains niveaux, en particulier ceux qui misaient sur un contraste fort et des couleurs vives pour guider le joueur.
Les cinématiques ont également été entièrement refaites, avec des modèles de personnages améliorés et des animations plus expressives. Cela permet non seulement de moderniser l’histoire pour les nouveaux joueurs, mais aussi de rendre hommage aux originaux en les présentant sous un jour nouveau, tout en conservant leur humour et leur style caractéristique.