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Dark Souls Remastered sur Nintendo Switch, disponible depuis ce 19 octobre 2018, est un jeu développé par FromSoftware et porté par Virtuos. Il représente une opportunité unique de replonger dans l’un des RPG les plus emblématiques de l’histoire de l’industrie, mais cette fois-ci en version portable.

Si l’idée d’emporter Lordran dans votre poche a de quoi séduire, ce portage soulève néanmoins plusieurs questions quant à ses performances techniques, son adaptation aux commandes de la Switch, et son impact global en termes d’immersion. Autant dire que si l’expérience reste aussi impitoyable que naguère, elle se heurte aussi à certaines limites imposées par le matériel.

Une Trame Narrative qui Fait Toujours Mouche

Le monde de Dark Souls est reconnu pour sa narration cryptique et sa profondeur mythologique. Dans Dark Souls Remastered, les joueurs sont plongés dans l’univers dévasté de Lordran, un royaume autrefois prospère, désormais en ruines, peuplé de créatures cauchemardesques et de dieux déchus. Le joueur incarne un mort-vivant, revenu à la vie avec pour mission de comprendre l’origine de cette malédiction, et éventuellement de rompre le cycle éternel de la mort et de la renaissance.

L’histoire de Dark Souls est racontée de manière non linéaire, à travers des dialogues minimalistes, des descriptions d’objets, et l’exploration de l’environnement. Chaque détail, chaque recoin, raconte une partie de l’histoire ; et c’est au joueur de recoller les morceaux. Ce portage sur Switch ne dénature pas cette approche narrative, offrant la même profondeur et la même richesse d’interprétation que sur les autres plateformes. L’univers reste intact, avec ses mystères et ses non-dits qui ont fait la légende de la série. Cependant, la taille réduite de l’écran en mode portable rend certains détails plus difficiles à discerner.

Une Fidélité à l’Original qui Ne Pardonne Rien

Dark Souls Remastered plonge les joueurs dans l’univers sinistre et complexe de Lordran. Le jeu, fidèle à l’original, propose une expérience sans concession, où chaque erreur peut être fatale. Les mécaniques de jeu restent inchangées, ce qui signifie que les vétérans de la série retrouveront immédiatement leurs repères. Cependant, cette fidélité est une arme à double tranchant. Sur Switch, certaines de ces mécaniques deviennent plus ardues à maîtriser, en particulier à cause de la configuration des commandes. Les Joy-Cons ne parviennent pas à restituer la précision et la réactivité nécessaires pour naviguer efficacement dans cet univers impitoyable.

La difficulté de Dark Souls est légendaire, et elle l’est encore plus sur Switch, non pas à cause du jeu lui-même, mais des limitations du matériel. Les combats, qui demandent déjà une grande précision, deviennent frustrants sur les petits boutons des Joy-Cons. Ce sentiment est exacerbé par les situations où le timing est crucial, comme lors des affrontements contre les Boss emblématiques du jeu. Les commandes manquent de réactivité, ce qui peut transformer un jeu difficile en une expérience injuste​.

Entre Compromis et Stabilité

Sur le plan technique, Dark Souls Remastered sur Switch parvient à maintenir une certaine stabilité, ce qui est un exploit compte tenu des limitations de la console. Le jeu tourne à un framerate stable de 30 fps, ce qui est notable, surtout dans des zones historiquement problématiques comme Blighttown. Sur PS3 et Xbox 360, cette zone était tristement célèbre pour ses ralentissements, transformant le jeu en un véritable calvaire de performance. Sur Switch, ces ralentissements sont largement atténués, offrant une expérience plus fluide et moins frustrante ; mais très éloigné des versions disponibles sur les consoles modernes.

Cependant, cette stabilité n’est pas sans compromis. La résolution dynamique du jeu, qui oscille entre 720p et 900p en mode docké, et se stabilise à 720p en mode portable, impacte la clarté visuelle de l’expérience. Sur l’écran de la Switch, les détails des environnements, si essentiels pour l’immersion, sont flous. Les textures, bien que retravaillées pour la version remasterisée, manquent parfois de netteté, et les effets de lumière, pourtant retravaillés, perdent de leur superbe sur un écran plus petit​.

Un Impact Visuel et Sonore Atténué

L’un des attraits majeurs de Dark Souls réside dans son ambiance sonore et visuelle. Chaque recoin de Lordran est conçu pour immerger le joueur dans un univers sombre et oppressant, où chaque son, chaque ombre, contribue à créer une atmosphère de tension constante. Malheureusement, sur Switch, cette atmosphère est en partie sacrifiée à cause des limitations techniques.

La compression audio présente dans cette version réduit la qualité des effets sonores et de la bande-son, éléments pourtant cruciaux pour l’immersion dans l’univers de Dark Souls. La musique, les sons ambiants, et même les cris des ennemis manquent de profondeur, ce qui atténue l’impact émotionnel de l’expérience. Lors des affrontements contre les Boss, où la bande-son épique est censée intensifier la tension, cet effet est moins percutant.

J’aime

J’aime moins

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La possibilité de jouer à Dark Souls n'importe où

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Une performance relativement stable

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L'essence de l'univers sombre et riche de Dark Souls totalement préservée

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Des commandes moins précises, en particulier en mode portable

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Un impact visuel et sonore réduit

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Des compromis techniques visibles