Au gré des vagues, un groupe de Vikings naufragés se retrouve sur une île inconnue, avec pour seule perspective la survie dans un monde impitoyable. Dead in Vinland – True Viking Edition, disponible sur Nintendo Switch depuis ce 11 juillet 2019, propose une aventure poignante où la mer, le sel et la terre se mêlent à l’épuisement physique et psychologique. Mais sous cette promesse de grandeur viking et de gestion intense, le jeu parvient-il à offrir une expérience aussi profonde que ses thématiques le laissent imaginer, ou bien sombre-t-il dans les abysses de la répétition et de la gestion sans âme ?
Dead in Vinland plonge immédiatement le joueur dans un monde où l’implacable lutte pour la survie devient une question de vie ou de mort. Le jeu débute avec Eirik et sa famille, naufragés sur une île isolée nommée Vinland. Très vite, le jeu impose une mécanique de gestion exigeante : chaque membre de la famille a ses besoins physiques et mentaux à satisfaire, qu’il s’agisse de nourriture, de soins ou de sommeil.
Les premières heures sont captivantes, offrant un vrai défi de survie, mêlant exploration, récolte de ressources et gestion des stocks. Cependant, le jeu peine parfois à renouveler cette intensité, et au fil du temps, les tâches répétitives commencent à écraser le sentiment d’aventure. Il n’est pas rare que l’on se perde dans la gestion de l’humeur des personnages, des ressources ou des bâtiments, et une sensation de stagnation s’installe progressivement. L’île de Vinland, bien qu’immersive et riche de secrets, devient parfois un lieu d’isolement monotone plutôt qu’une terre à conquérir. Cela peut décourager certains joueurs en quête de nouveauté.
Les thèmes de la survie physique et mentale sont au cœur du gameplay, et l’interaction avec les autres membres de la famille joue un rôle central dans la progression du jeu. L’histoire se déploie au travers de dialogues et de choix qui permettent d’explorer les dynamiques familiales, les tensions et les luttes internes. Mais, malgré la richesse de cette exploration humaine, le jeu ne parvient pas toujours à donner aux personnages la profondeur qu’ils mériteraient, et les interactions, bien que touchantes, finissent parfois par se répéter, limitant l’impact émotionnel.
Les personnages du jeu manquent de l’originalité qui aurait pu rendre chaque membre de la famille plus distinctif. Eirik, la figure paternelle, est un homme d’honneur, mais son développement reste assez prévisible et un peu trop ancré dans les archétypes du genre viking. Sa femme, bien qu’intelligente et pragmatique, ne parvient pas à transcender l’image classique de la compagne fidèle. Quant aux enfants, ils apportent un brin d’innocence, mais leur rôle se limite souvent à être des pions dans une mécanique de survie plutôt qu’à être des moteurs de l’intrigue.
L’âme du jeu réside davantage dans l’interaction entre ces personnages et l’île elle-même. La gestion des besoins, la santé mentale et physique des membres de la famille sont essentielles à la survie. Mais cet aspect du jeu, bien que fascinant dans ses premières étapes, s’essouffle lorsque les mécaniques de gestion prennent le dessus, éclipsant la possibilité de développer pleinement les relations entre les membres de la famille. Les choix deviennent mécaniques et moins émotionnellement engageants au fur et à mesure que le jeu progresse.
Le système de combat dans Dead in Vinland est un autre aspect sur lequel le jeu essaie de se distinguer. Le gameplay de combat repose sur une série de choix tactiques, où les joueurs doivent sélectionner des actions spécifiques pour attaquer ou se défendre contre des ennemis. Malheureusement, ces combats se révèlent souvent décevants, avec des animations rigides et un manque de variété dans les affrontements. La répétition des mêmes stratégies de combat contre des ennemis similaires laisse rapidement place à l’ennui.
Les combats, bien qu’originaux dans leur approche tactique, manquent de la fluidité et de la profondeur que l’on pourrait attendre dans un jeu de survie. L’absence de dynamique engageante fait que ces moments deviennent plus un obstacle à surmonter qu’un élément excitant du gameplay. Il en résulte une mécanique de jeu qui, bien qu’utile pour la progression, manque de l’intensité nécessaire pour captiver le joueur.
L’une des plus grandes promesses de Dead in Vinland réside dans son exploration. L’île de Vinland est vaste et remplie de secrets, de ressources à récolter, et d’ennemis à affronter. Le jeu offre une variété de lieux à découvrir, allant des plages aux forêts en passant par des cavernes cachées. Ces environnements contribuent à l’immersion du joueur dans un monde sauvage et dangereux. Cependant, malgré la diversité apparente, l’exploration finit par se sentir un peu trop linéaire et répétitive.
Les zones à explorer sont souvent limitées par des obstacles, et les interactions avec l’environnement ne sont pas aussi nombreuses que l’on pourrait l’espérer. Le manque de surprise dans les découvertes rend l’exploration parfois un peu mécanique. Les énigmes à résoudre sont intéressantes, mais elles manquent de la complexité nécessaire pour éveiller un véritable sentiment d’accomplissement.