Deadcraft, développé par Marvelous et publié par XSEED Games, vous plonge dans un monde où la survie est un savant mélange de stratégie, de créativité morbide et d’un humour noir bien trempé. Le titre, qui mélange des éléments de survie, de gestion et d’action, vous place dans la peau de Reid, un survivant mi-humain, mi-zombie naviguant à travers les ruines d’une civilisation détruite.
Si l’idée de base est à la fois intrigante et originale, l’exécution ne parvient pas toujours à maintenir l’intérêt, et certaines mécaniques de jeu deviennent rapidement répétitives. Alors, Deadcraft sur Nintendo Switch vaut-il vraiment le détour ?
L’histoire de Deadcraft commence sur les chapeaux de roues : Reid, un survivant hybride, cherche à se venger de ceux qui l’ont transformé en cette créature mi-humaine, mi-zombie. Le scénario, bien qu’intéressant dans sa présentation initiale, manque toutefois de la profondeur nécessaire pour captiver sur la durée.
Reid est un personnage complexe, partagé entre son humanité et ses instincts zombiesques, mais cette dualité, qui aurait pu être explorée de manière plus riche, reste en surface. Les dialogues, sont clichés et n’apportent pas la nuance nécessaire pour donner vie aux personnages secondaires et à l’univers. En fin de compte, malgré un concept initial séduisant, l’histoire de Deadcraft ne parvient pas à tirer parti de ses thématiques pour offrir un récit véritablement marquant.
Ce qui distingue Deadcraft de la multitude de jeux post-apocalyptiques disponible sur le marché, c’est son mélange unique de genres. Le jeu combine des éléments de survie classiques avec du crafting et des mécaniques de combat en temps réel ; tout en intégrant une dimension de gestion de ressources. Reid doit non seulement affronter des hordes de zombies, mais aussi gérer ses besoins en nourriture, en eau et en repos. Cette approche holistique de la survie est renforcée par la possibilité de fabriquer une variété d’armes et d’outils à partir des matériaux récupérés dans le monde du jeu.
Là où Deadcraft innove vraiment, c’est dans la dualité de Reid. Le personnage peut exploiter ses pouvoirs zombiesques pour obtenir des avantages en combat ou pour créer des abominations à partir de cadavres, ajoutant une dimension stratégique intéressante au gameplay. Par exemple, en mode zombie, Reid peut régénérer sa santé plus rapidement ou se rendre invisible aux yeux des ennemis humains, mais ces avantages sont contrebalancés par une baisse de ses capacités humaines, rendant certains aspects du gameplay plus complexes à gérer.
Cependant, cet amalgame de genres n’est pas sans ses faiblesses. Si les mécaniques de combat sont dynamiques et amusantes au début, elles deviennent vite répétitives. Les ennemis, qu’ils soient zombies ou humains, se comportent souvent de manière similaire, et les affrontements finissent par manquer de profondeur. Les mécaniques de crafting souffrent également d’une certaine lourdeur. La collecte constante de matériaux, couplée à une interface parfois confuse, ralentit le rythme du jeu et transforme ce qui devrait être une aventure palpitante en une série de tâches répétitives.
Deadcraft est un jeu qui, s’il ne brille pas par sa finesse graphique, parvient tout de même à créer une ambiance. Les environnements post-apocalyptiques sont variés, allant des villes en ruines aux déserts arides, et les graphismes manquent de détails et s’avèrent quelque peu datés. Les textures, notamment, manquent de netteté, et les effets de lumière, essentiels pour créer une atmosphère immersive, sont sous-exploités. Ce manque de soin dans la réalisation visuelle est particulièrement visible en mode portable, où la résolution plus faible de la Switch accentue les défauts graphiques.
L’animation des personnages est également inégale. Reid et les autres survivants manquent de fluidité dans leurs mouvements, ce qui donne une impression de rigidité peu naturelle. Ce manque de dynamisme se ressent particulièrement lors des combats, où les animations des attaques et des esquives sont une nouvelle fois datées et peu réactives. Cela nuit à l’immersion et renforce l’idée que le jeu, malgré ses intentions louables, n’a pas bénéficié du soin nécessaire pour se hisser au niveau des meilleurs titres du genre ; alors qu’il en avait le potentiel.
Sur le plan technique, Deadcraft sur Nintendo Switch est un portage qui montre rapidement ses limites. Si le jeu tourne correctement en mode docké, les performances chutent de manière significative en mode portable. Des baisses de framerate sont fréquentes, notamment lors des combats ou lorsque de nombreux ennemis apparaissent à l’écran. Ces chutes de performance nuisent non seulement à la fluidité du gameplay, mais elles augmentent aussi la frustration du joueur dans les moments où la réactivité est cruciale.
Le jeu souffre également de temps de chargement parfois longs, surtout lors de transitions entre différentes zones ou lors du passage du mode portable au mode docké. Ces interruptions, bien que pas rédhibitoires, cassent le rythme du jeu et deviennent agaçantes à la longue.