Blizzard ne ralentit pas le rythme avec Vessel of Hatred, une extension dense qui prolonge l’univers de Diablo IV en explorant des thèmes encore plus sombres et des mécaniques de jeu enrichies. Alors que le monde de Sanctuaire tente de se reconstruire après les événements du jeu principal, une nouvelle menace émerge, incarnée par Mephisto, Seigneur de la Haine. Cette extension vous entraîne dans une aventure intense, où se mêlent rancœur, trahison et combat contre des forces qui dépassent l’entendement. Mais alors, ce DLC est-il à la hauteur des attentes ?
Vessel of Hatred s’inscrit dans la continuité de l’histoire principale de Diablo IV. On reprend après la conclusion tragique de Lilith, avec Neyrelle, qui s’est emparée de la pierre d’âme contenant l’essence de Mephisto. Le joueur, une nouvelle fois, est plongé dans une quête qui explore les conséquences de cet acte. Neyrelle, isolée et vulnérable, devient un enjeu clé dans l’histoire alors qu’elle est tentée de devenir le Vaisseau de la Haine, un outil au service de Mephisto, menaçant non seulement son âme mais aussi le destin de tout Sanctuaire
Cette intrigue a du potentiel, en particulier à travers le personnage de Neyrelle et la manière dont la solitude et l’influence de Mephisto façonnent ses décisions. Le DLC propose une exploration subtile de la psychologie des personnages, notamment en montrant comment Neyrelle lutte contre ses propres démons intérieurs et l’attraction irrésistible de la haine. Cependant, cette profondeur n’est pas toujours exploitée à son plein potentiel. Les quêtes, bien qu’intéressantes, tombent parfois dans une forme de linéarité. On aurait aimé voir davantage d’implication émotionnelle dans les dialogues et des choix moraux plus complexes qui influencent l’issue des événements.
La région de Nahantu introduit de nouvelles zones à explorer, dont une forteresse sombre, des donjons complexes et plusieurs points d’intérêt comme les autels de Lilith et des points de téléportation. Visuellement, ces environnements sont immersifs et renforcent le sentiment d’oppression qui plane sur l’histoire, mais ils ne parviennent pas toujours à surprendre le joueur.
L’un des points forts de Vessel of Hatred réside dans le retour de Mephisto, un antagoniste légendaire de la série. La façon dont sa haine influence l’univers et les personnages est omniprésente dans chaque aspect du jeu. Sa puissance grandit tout au long de la campagne, et les joueurs se retrouvent face à des ennemis marqués par cette corruption. Les Acolytes de la Haine représentent un ajout majeur à l’arsenal des ennemis. Ces créatures, imbibées de l’énergie maléfique de Mephisto, deviennent plus puissantes à mesure que les combats s’intensifient, forçant le joueur à adapter sa stratégie et à se préparer à des batailles de plus en plus difficiles.
La trame narrative, bien que captivante, reste parfois inégale. Mephisto est certes charismatique, mais les révélations autour de lui manquent parfois de profondeur émotionnelle, et les moments culminants n’ont pas toujours l’impact dramatique que l’on pourrait espérer. Cela étant dit, les combats contre les boss, dont celui contre Mephisto lui-même, sont parmi les moments les plus marquants du DLC. Ces affrontements offrent des mécaniques stratégiques complexes, nécessitant non seulement une grande maîtrise des compétences, mais aussi une coordination précise pour en venir à bout.
Le grand ajout de Vessel of Hatred est sans conteste la nouvelle classe Spiritborn. Inspirée par des forces primordiales et animales, cette classe axée sur la Dextérité introduit des Gardien-Spirits, chacun ayant des capacités uniques. Les joueurs peuvent invoquer des esprits comme le jaguar, l’aigle, le gorille, et le mille-pattes, chacun ayant un style de jeu distinct.
Cette flexibilité dans les compétences permet aux joueurs de construire leur propre style de combat en combinant les pouvoirs des différents esprits. La possibilité de mixer et d’associer ces capacités permet de créer des builds variés, adaptés à différents types de gameplay. Par exemple, le jaguar favorise les attaques rapides et furieuses, tandis que le gorille se concentre davantage sur la défense et la résistance aux dégâts. Cela offre une véritable liberté d’approche, mais le système peut sembler un peu déroutant au début, surtout pour les nouveaux venus dans l’univers de Diablo.
Un autre ajout important est le retour des mercenaires, inspiré par Diablo II. Les joueurs peuvent recruter jusqu’à quatre mercenaires, chacun ayant ses propres compétences et une ligne de quêtes personnelle. Raheir, un défenseur avec un bouclier, Varyana, une combattante berserker, Aldkin, un enfant maudit, et Subo, un archer ivre, viennent renforcer vos rangs avec des styles de jeu diversifiés. Ils apportent un aspect tactique supplémentaire au combat et permettent une certaine progression de groupe, même en jouant en solo.
Pour les amateurs de jeu en coopération, la Citadelle Noire est l’une des nouveautés majeures du DLC. Cette activité de fin de jeu se rapproche d’un raid traditionnel, où les joueurs doivent former des groupes pour affronter des boss puissants et résoudre des énigmes complexes dans une forteresse en ruine. Ce donjon, divisé en plusieurs ailes, propose des défis variés et oblige les joueurs à travailler en équipe pour progresser
Bien que cette approche multijoueur soit intéressante, les mécaniques de raid sont encore rudimentaires et ne nécessitent pas toujours une grande coordination. Cependant, la Citadelle Noire a le potentiel d’évoluer en l’une des meilleures activités de fin de jeu, en fonction des futures mises à jour de Blizzard.