Développé par Novadust Entertainment et publié par Future Friends Games, Europa est un jeu d’action-aventure sorti sur Nintendo Switch et PC le 11 octobre 2024. Ce projet passion de Helder Pinto, ancien directeur artistique sur Overwatch et Diablo 3, propose une expérience qui tranche avec l’agitation des jeux modernes. En s’inspirant des œuvres du Studio Ghibli, Europa invite le joueur à explorer un monde de science-fiction poétique et épuré, où l’exploration et la contemplation occupent une place centrale.

Plutôt que de suivre la voie traditionnelle des jeux d’action-aventure, Europa mise sur une atmosphère calme et apaisante, laissant au joueur le soin de découvrir à son rythme la beauté des paysages extraterrestres. La direction artistique, axée sur des environnements vastes et luxuriants, renforce ce sentiment de tranquillité, faisant de chaque déplacement une véritable immersion dans un monde réinventé. Cependant, cette approche minimaliste soulève une question importante : peut-elle maintenir l’intérêt des joueurs sur la durée ?

Un univers inspiré et visuellement captivant

L’un des éléments les plus frappants de Europa est sans doute son esthétique visuelle. Situé sur la lune éponyme de Jupiter, terraformée par l’humanité il y a longtemps, le jeu présente un monde vivant et mystérieux, où la nature a repris ses droits sur des ruines de civilisations disparues. Le joueur incarne Zee, un personnage évoluant dans des paysages variés, allant de vastes prairies verdoyantes à des montagnes escarpées, en passant par des environnements sous-marins. L’ambiance visuelle est résolument paisible, avec des couleurs douces et des décors inspirés des paysages bucoliques des films d’animation japonais​.

Le travail sur les lumières et les ombres contribue à créer une atmosphère onirique. Les ciels étoilés, les créatures étranges et les robots endormis dans les vallées désertiques donnent l’impression d’explorer un monde figé dans le temps, où le passé se mêle au présent. Ces décors ne sont pas de simples arrière-plans, mais des espaces à explorer, parfois avec des ruines et des trésors cachés qui ajoutent une profondeur narrative subtile à l’expérience.

Cependant, cette beauté visuelle est contrebalancée par une certaine simplicité technique. Les graphismes de Europa ne sont pas de haute volée, notamment en raison des limitations de la Nintendo Switch, mais l’équipe de développement a su contourner cette contrainte en misant sur un style visuel épuré. Le choix de ne pas surcharger l’écran de détails inutiles permet de maintenir un gameplay fluide tout en renforçant la cohérence esthétique du titre. L’inspiration claire de Studio Ghibli se ressent à chaque instant, avec une direction artistique qui privilégie l’harmonie et la douceur​.

L’exploration avant tout

En termes de gameplay, Europa se distingue par son approche délibérément simple. Dès les premières minutes de jeu, le joueur dispose de l’intégralité des mouvements et capacités du personnage principal, Zee. Le jetpack, qui peut être amélioré au fil de l’aventure, offre une grande liberté de mouvement, permettant d’explorer le monde en hauteur, de planer au-dessus des obstacles, et de glisser sur des pentes. Cette mobilité est l’un des aspects les plus plaisants du jeu, et elle incite à une exploration libre et non contrainte​.

Le jeu met également l’accent sur la résolution de puzzles légers. Contrairement à des jeux comme The Legend of Zelda, où les énigmes constituent un défi central, Europa adopte une approche plus détendue. Les énigmes proposées, bien que présentes, ne bloquent jamais véritablement la progression du joueur. Par exemple, certaines portes doivent être ouvertes en allumant des braseros, ou en réunissant des esprits lumineux pour activer des mécanismes. Ces puzzles simples ont pour but de maintenir le joueur dans une dynamique d’exploration plutôt que de créer des moments de frustration​.

Cependant, en ne proposant pas de véritables défis, le jeu risque de perdre l’attention des joueurs qui cherchent des mécaniques plus engageantes et plus complexes. Pour ceux qui apprécient un rythme plus tranquille, cette simplicité est une bénédiction, mais pour d’autres, elle pourrait sembler insuffisante après quelques heures de jeu.

Un conte discret dans les étoiles

L’histoire de Europa est racontée principalement à travers des notes laissées par le père de Zee, que l’on trouve disséminées à travers le monde. Ces notes offrent des indices sur le passé de cette lune terraformée et les anciennes civilisations qui y vivaient. Néanmoins, la narration reste en retrait, et le jeu n’impose jamais son récit au joueur. Si certains joueurs peuvent être captivés par cette approche minimaliste, d’autres pourraient regretter le manque de profondeur émotionnelle et narrative. Les interactions avec le monde se font essentiellement par l’observation, et la narration n’intervient que pour donner quelques explications ou ajouter un peu de contexte​.

Ce choix est en ligne avec l’approche générale du jeu, qui privilégie la découverte et la contemplation plutôt que l’action ou le dialogue. Le jeu ne comporte quasiment pas de personnages secondaires avec lesquels interagir, ce qui peut renforcer le sentiment de solitude dans un monde vaste et désert. Cette ambiance calme, presque méditative, est appuyée par une bande-son discrète, mais efficace, qui accompagne parfaitement les moments d’exploration.

Performance et optimisation sur Nintendo Switch

Sur le plan technique, Europa se comporte assez bien sur Nintendo Switch, malgré les limitations matérielles de la console. Les développeurs ont su optimiser le jeu pour maintenir une fluidité constante, même lors des déplacements rapides ou dans des environnements ouverts. Les animations de Zee, notamment lors de l’utilisation du jetpack, sont fluides et plaisantes à regarder. Cependant, le rendu visuel, bien que charmant, montre parfois des signes de limitations graphiques, avec des textures simplifiées et un nombre de polygones limité pour les environnements et les créatures. Cela n’enlève rien à l’atmosphère générale, mais peut donner une impression de simplicité technique​.

Les temps de chargement sont relativement courts, ce qui permet au joueur de naviguer sans trop de pauses frustrantes entre les zones. Il faut cependant noter quelques ralentissements mineurs dans certaines zones plus détaillées, mais cela reste marginal et n’affecte pas grandement l’expérience globale.

J’aime

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Une direction artistique sublime, inspirée du Studio Ghibli

L

Une atmosphère relaxante et poétique

L

Des mécaniques de vol et d’exploration fluides et plaisantes

L

Les combats de boss

J’aime moins

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Une durée de vie très courte (environ 4-5 heures)

K

Un gameplay qui manque de profondeur et de défis

K

Une narration en retrait et peu marquante