Le jeu indépendant est souvent un terreau fertile pour des expériences originales et surprenantes. Avec Gah!, le studio Jasio Games propose un titre mêlant hack’n’slash et roguelite, où les joueurs affrontent des vagues d’ennemis dans des niveaux générés aléatoirement.
Sorti en accès anticipé sur PC le 4 septembre 2024, Gah! mise sur des parties courtes, intenses et sans compromis. Mais derrière ce concept rapide et nerveux, l’expérience parvient-elle à tenir en haleine ou finit-elle par s’essouffler ?
Dans Gah!, ne cherchez pas une intrigue complexe ou des personnages riches en développement. Le jeu se concentre sur l’action pure, reléguant toute tentative de narration au second plan. Vous sélectionnez un héros parmi une poignée de combattants, chacun avec ses compétences uniques, et vous plongez dans des environnements hostiles où la survie est votre seul objectif. L’absence d’histoire ou de contexte explicite peut frustrer ceux qui espèrent une immersion narrative, mais elle n’enlève rien au plaisir brut des affrontements.
Cette approche minimaliste n’est pas sans rappeler d’autres titres indépendants qui misent tout sur le gameplay. Cependant, là où certains parviennent à glisser des touches de storytelling environnemental ou des indices narratifs subtils, Gah! reste volontairement silencieux. Si cela cadre avec son rythme effréné, cela risque de limiter l’attachement des joueurs à son univers, qui aurait gagné à être étoffé pour donner plus de profondeur.
Visuellement, Gah! frappe par son style cartoon dynamique et ses couleurs éclatantes. Les personnages, bien qu’assez simplistes dans leur design, se distinguent facilement grâce à leurs animations fluides et leurs effets spéciaux spectaculaires. Les environnements, générés de manière procédurale, maintiennent une certaine cohérence visuelle malgré leur diversité limitée. Cependant, après quelques heures de jeu, une certaine monotonie s’installe. Les mêmes motifs reviennent régulièrement, et le manque de variété dans les décors finit par atténuer l’impact visuel.
Côté sonore, Gah! fait mieux. La musique, rythmée et énergique, accompagne parfaitement les affrontements et maintient la tension à son comble. Les effets sonores, bien que parfois répétitifs, renforcent l’impression de chaos organisé. Pourtant, le jeu aurait gagné à inclure des variations dans ses thèmes musicaux pour éviter la lassitude auditive lors de longues sessions.
Le gameplay est l’âme de Gah!, et il ne déçoit pas. Dès les premières minutes, le joueur est plongé dans une boucle d’action rapide et addictive. Chaque personnage offre un style de jeu distinct, et les mécaniques, bien qu’intuitives, exigent une certaine maîtrise pour être pleinement exploitées. La progression est gratifiante, avec des compétences et des équipements à débloquer qui enrichissent l’expérience et offrent de nouvelles approches stratégiques.
Cependant, l’exigence du jeu peut poser problème à certains joueurs. Sans tutoriel détaillé pour guider les débutants, l’entrée en matière peut être rude. Les ennemis, de plus en plus redoutables, ne laissent que peu de marge à l’erreur, ce qui rend l’apprentissage par l’échec quasiment inévitable. En solo, cette difficulté accrue risque de décourager les moins persévérants, bien que les fans de défis y trouvent probablement leur compte.