Sorti le 14 novembre 2017, Harvest Moon: Lumière d’Espoir est la dernière itération de la plus célèbre des licences de simulation de ferme du studio Natsume.

Il s’agit aussi et surtout du troisième opus entièrement développé par le studio, l’équipe fondatrice de la licence étant partie depuis 2014 pour développer Story of Seasons sous l’étiquette Marvelous.

Après des titres catastrophiques comme La Vallée Perdue (sorti en 2014 sur 3DS) et Skytree Village (2016 sur la même machine), l’équipe nipponne s’attaque cette fois-ci au renouveau de sa série phare en confiant la production à Tabotto, obscure filiale ayant depuis mis la clef sur la porte et dont même le site web officiel affiche une misérable « erreur 404 ».

Un destin funeste, mais tellement mérité au regard de la manière dont ils ont osé dévoyer une licence aussi culte.

Editeur(s)
Natsume
Sortie France
28 juin 2018
PEGI
+3 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

L’amour est dans le pré

Comme dans la grande majorité des simulations de ferme, Harvest Moon Lumière d’Espoir vous fait incarner un jeune homme ayant décidé de quitter le confort de sa vie citadine pour s’installer à la campagne.

Bien décidé à devenir le meilleur agriculteur, à biner sans répit, à parcourir la terre entière, traquant avec espoir les lutins et leur mystère, le secret de leur pouvoir…

On me fait signe que je suis trompé de série et qu’il faut réellement parler du jeu, quand bien même rédiger ce test est inexpugnable, tant il est mauvais.

Cette fois-ci cependant, le joueur est accueilli par une introduction quelque peu différente. Le studio semble avoir tenté de proposer une approche originale de l’intrigue, sans doute dans l’optique de mieux immerger le joueur.

Atterrant d’une crasse et veule niaiserie, insipide et terriblement plat ; le scénario de cet opus se dissimule sous des airs supérieurs pour ne livrer, au final, que la même intrigue… le talent en moins.

Vous retrouvez fort logiquement la Déesse, les lutins, des phares (remplaçant les cloches) ; le tout arrosé de quêtes annexes toutes plus abrutissantes les unes que les autres.

Le pire étant que, sans doute dans l’optique de glaner quelques heures de durée de vie supplémentaires, le jeu n’offre pas la moindre petite indication !

La narration est aux abonnés absents, à tel point que vous allez régulièrement devoir vagabonder dans l’espoir de trouver ce qui vous est demandé… ou simplement tomber dessus par hasard lors de vos pérégrinations.

Même ainsi, il faut compter moins d’une vingtaine d’heures pour découvrir l’immonde cinématique marquant la fin de ce calvaire vidéoludique. La solution entre les mains (ou si vous avez le courage de faire une seconde partie), le tout peut être bouclé en 4 ou 5.

Comparé aux autres productions du même acabit, c’est tout simplement risible, d’autant que le peu d’éléments interactifs ou de choix rendent la rejouabilité peu ou prou inexistante. N’espérez même pas passer la première année en jeu sans souffrir d’un ennui profondément mortel.

Bien entendu, les usuelles romances sont toujours possibles… mais là encore, toute la substance de cette mécanique semble avoir été comme aspirée par un vortex d’inanité. Les interactions avec les autres protagonistes sont réduites à peau de chagrin, votre compagnon n’est guère plus qu’un PNJ sans vie, émotion, ni substance.

Visuellement insultant

Personne ne s’y trompera : Harvest Moon Lumière d’Espoir est une honte. À une époque où la Switch faisait tourner sans ciller des titres comme The Witcher 3 ou Breath of the Wild, il est impensable de se retrouver avec des graphismes dignes d’une Nintendo DS. Et non, pas 3DS.

Les environnements sont vides, les textures abominables et réutilisées à l’écœurement, les modèles des personnages et animaux littéralement recyclés de l’épisode Skytree Village sorti en 2016 sur 3DS… et déjà à l’époque le jeu était une honte.

Rien n’est à sauver. Si les jeux de la firme n’ont jamais brillé par leur qualité graphique, ici vous êtes à l’extrême limite de l’insulte pure et simple. Le titre tournerait sans ciller sur une DS, voire même sur une GBA, est bien plus laid et vide que les opus Wii; et se paye en plus le luxe de ramer régulièrement !

Car oui, non content d’être hideux, il est également terriblement mal optimisé. Les temps de chargement sont aberrants et constants à chaque changement de zone, le titre lag dès que trop d’éléments apparaissent à l’écran… En bref, ce n’est ni fait ni à faire.

Et que dire des personnages, littéralement animés sur deux frames ? Un profond sentiment de malaise s’installe lorsqu’on s’aperçoit en effet que ces derniers sont composés d’un tronc et d’une tête parfaitement immobiles, et uniquement des membres qui bougent, tels les GIFS qu’ils rêvaient d’être ?

Enfin, je ne peux passer sous silence les musiques. Terriblement redondantes durant les deux premières saisons, elles sont… compressées de la pire manière qui soit en automne et en hiver. Le jeu, en revanche, ne se prive pas de silence (peut-être enfin un point positif ?). Énormément de zones n’ont tout simplement pas la moindre petite ambiance sonore.

Tchoupi à la ferme

Mais si vous décidez de vous lancer dans une simulation de ferme, ce n’est clairement pas son scénario ni ses graphismes. La technique, le design, la narration… tout cela est purement secondaire.

Non, le plus important dans ce type de production, c’est avant tout la boucle de gameplay. Planter des choux, résister aux tempêtes, élever des vaches… tout ce qui fait le cœur même de la série Harvest Moon depuis plus de vingt ans.

Avec un héritage aussi important, cette partie ne peut pas être ratée, n’est-ce pas ?… N’est-ce pas ?

Pas de cible. Pas de pas de côté. Pas de marche. Pas de touches de raccourcis.

Tout ce qui a été implémenté depuis vingt ans, toutes les améliorations et les petites corrections permettant à la licence d’avoir acquis ses galons de série culte… tout a été purement et simplement jeté aux ordures.

Vous vous retrouvez donc avec tout simplement la pire simulation de ferme jamais réalisée, proposant moins d’options d’ergonomie et un gameplay plus fade que… sur Super Nintendo.

Mais il n’y a pas que la culture des patates dans la vie. La série est également connue pour ses activités annexes. Est-ce mieux ? Clairement pas. La mine ne se compose que d’une zone minuscule qui descend à l’infini sans réel défi, l’unique forêt n’est guère mieux réussie, la plage est aussi vide que le reste…

J’aime

L

L’une des musiques rappelle le thème « Candle Cove » de la série Channel Zero

J’aime moins

K

Graphiquement insultant

K

Vide, plat, creux, morne

K

Une compression audio ignoble

K

Une maniabilité oubliant tous les ajouts de la série depuis ses origines

K

Moins bon que le premier épisode, pourtant sorti sur Super Nintendo"

K

Les personnages sont animés sur deux trames

K

Des temps de chargements très longs et trop fréquents