Isagi a grandi sur cette île et n’a jamais vu autre chose ; les femmes y sont d’ailleurs interdites. Décapiter les condamnés lui assure sa subsistance. Par ailleurs, Isagi possède un pouvoir très spécial : le Satori, qui lui permet de voir des fragments de souvenirs de la personne lorsqu’il lui tranche la tête. Isagi s’imprègne de ces expériences, qu’il découvre un peu comme une lanterne magique.
Sur l’île de Ryôgoku, Tatsunami a lui aussi une certaine réputation. Grand héros, il a atterri sur l’île pour raisons politiques. Il entraîne Isagi en lui prodiguant des leçons chaque jour. Un lien spécial les unit, un peu comme celui d’un père et son fils ; jusqu’au jour où Tatsunami doit se faire exécuter… Il demande que ce soit Isagi qui le décapite pour récupérer son souvenir. En disant cela, il lui remet une patte de Dragon miniature.
Isagi ne peut se résoudre à tuer son ami et essaie de le dissuader… en vain. En mourant, Tatsunami lui livre un souvenir spécial : il s’est fait condamner parce qu’il a tué un Dragon, un acte sacrilège. L’île étant baignée de soufre et d’exécutions, ces créatures ne s’en approchent pas et c’est la première fois qu’Isagi en voit un par l’intermédiaire de ce souvenir.
Après un duel qui les pousse dans leurs retranchements et la déclamation à cœur ouvert d’Isagi, Chienami parvient à convaincre ce dernier de quitter l’île pour découvrir pourquoi son père a tué un Dragon.
Makoto Hoshino est un amateur d’histoire qui a lu de nombreux ouvrages sur différents pays et époques. Autrefois, des actes jugés atroces étaient imposés pour maintenir l’ordre établi. Ces sacrifiés de l’ordre sont au cœur de son scénario. Le séisme qui a frappé le Japon en 2011 a laissé une trace indélébile. Les Dragons, voués à choir en ravageant tout sur leur passage dans leur chute, incarnent cette dualité de prospérité et de catastrophes ; la nature même du Japon, qui menace et construit ses habitants.