Sorti le 9 juillet 2024 sur Nintendo Switch, Le Maître du Donjon de Naheulbeuk est un jeu de gestion de donjon mêlant humour et stratégie, développé par Artefacts Studio et édité par Plug In Digital. Ce titre promet une expérience ludique et satirique dans l’univers bien connu du Donjon de Naheulbeuk. Mais que vaut-il vraiment une fois la magie dissipée ?
Esthétique Médiévale et Humour Décalé
Le Maître du Donjon de Naheulbeuk attire d’abord par son univers visuel coloré et fidèle à l’esthétique médiévale-fantastique. Les graphismes, bien que simplistes, sont charmants et servent bien l’ambiance humoristique du jeu. Les personnages et les décors rappellent immédiatement les bandes dessinées et les séries audio du Donjon de Naheulbeuk, apportant une touche de nostalgie aux fans de longue date.
L’humour, marque de fabrique de la franchise, est omniprésent. Les dialogues sont truffés de blagues et de références absurdes, rendant l’expérience plaisante et légère; d’autant que l’intégralité des dialogues sont doublés en français par les acteurs iconiques de la licence. Les fans de l’univers de Naheulbeuk retrouveront avec plaisir l’esprit irrévérencieux et les personnages hauts en couleur qui ont fait le succès de la série.
Gestion du Donjon : Plus de Travail que de Jeu
Le cœur du gameplay repose sur la gestion et le développement de votre propre donjon. Vous incarnez Reivax, le servile intendant de Zangdar, et devez construire, développer et défendre votre repaire contre les incursions d’aventuriers intrépides. La gestion inclut l’aménagement des salles, la satisfaction des besoins des diverses créatures sous votre commandement, et la mise en place de pièges pour repousser les envahisseurs.
La diversité des salles proposées, telles que la bibliothèque, la prison et la taverne, permet de diversifier les stratégies de gestion et de maintenir l’intérêt du joueur. Chaque type de salle apporte des bonus spécifiques et nécessite une gestion particulière, ce qui ajoute une couche de
complexité bienvenue au jeu.
Cependant, bien que le jeu propose une large variété de salles à construire, la personnalisation de celles-ci reste limitée, ce qui peut réduire les possibilités stratégiques à long terme. La progression est bien rythmée, avec des déblocages réguliers de nouvelles salles et objets, mais les mécaniques de jeu révèlent rapidement leurs limites.
Les Limites de la Satire : Un Gameplay Peu Profond
Bien que les mécanismes de gestion soient amusants au début, ils révèlent rapidement leurs limites. La gestion des employés, qui constitue une part importante du jeu, manque de cohérence et de stratégie réelle. Chaque race a des traits distinctifs, mais ces différences sont peu exploitées dans la pratique.
Les employés se plaignent souvent de ne pas pouvoir accéder à certaines installations, même si elles sont à proximité. Les grèves peuvent être ignorées sans conséquences majeures, et les remplacements d’employés sont trop faciles, ce qui réduit l’impact des décisions de gestion. Cette superficialité dans la gestion des ressources humaines nuit à l’immersion et à l’engagement du joueur.
La mécanique de la réputation, censée ajouter une couche stratégique, se résume souvent à placer des décorations aléatoires pour débloquer de nouveaux objets. Ce manque de profondeur stratégique se retrouve également dans les raids d’aventuriers, qui sont trop aléatoires pour permettre une véritable planification défensive. Le joueur se retrouve souvent à réagir plutôt qu’à anticiper, ce qui peut devenir frustrant à long terme.