Maliki Tome 3 : Mots roses au clair de lune est une nouvelle édition du volume éponyme de Maliki/Souillon. Il paraîtra le 07 Mars 2025 aux Éditions Ankama et se compose de 168 pages.
Maliki (alias Souillon) transpose son quotidien en y incorporant beaucoup de fantasy, d’humour et de nombreuses références à la pop culture. Chaque planche regorge de couleurs, avec une mise en scène qui varie selon l’ambiance recherchée. Les teintes pastel adoucissent aussitôt la lecture en combinant des passages amusants tels que : « Et… et alors, le faucon il dit au hibou : “Tu RAPACE me voir quand tu veux !!!’’ » [RIP le pigeon] avec des passages beaucoup plus philosophiques : « Est-ce que je suis vraiment telle que je me vois ? Est-ce que ce qui me compose fait vraiment partie de moi, ou suis-je une pâle imitation… imparfaite ? ». Tantôt sobre dans sa mise en scène, ou beaucoup plus chamarré ; l’œil est conquis par ce côté girly assumé.
Maliki/Souillon a commencé à publier ses premiers strips en 2004. J’ai découvert son univers en 2006. Depuis 21 ans, Maliki nous invite dans son univers acidulé qui s’inspire de son quotidien. Les strips qu’il propose sont remplis d’humour ; Maliki, son héroïne, est pétulante et se démarque grâce à son authenticité dans sa manière de penser, ainsi que ses attributs physiques : des cheveux roses, des oreilles d’elfe ainsi que des yeux jaunes.
Ce tome est une nouvelle édition, la précédente, éponyme, est sortie en 2009. Maliki/Souillon a beaucoup évolué en 21 ans. Il nous livre ici le troisième recueil de ses strips préférés.
Fëanor et Fleya occupent une place centrale dans l’univers de Maliki. Il s’agit des chats qui ont vécu aux côtés de Souillon. Fëanor s’est fait écraser sous le pied de son ancien propriétaire alors qu’il n’était qu’un chaton. Maliki évoque ce drame sous l’appellation de « l’accident de charentaise ». Le petit chaton a saigné des oreilles pendant 3 jours et a conservé des problèmes d’équilibre, car son oreille interne a été touchée. Fang le surnomme le petit défectueux, car il a développé un comportement très étrange suite à cela. Il a mis 15 ans pour apprendre à rétracter ses griffes.
Fleya, qui est pourtant la sœur de Fëanor, ne lui fait pas de cadeaux. Elle dort sur lui, accapare l’attention, les croquettes… Odin possède parfois Fëanor, le transformant alors en… Berserkat ! Quelques instants auparavant tout calme, Fëanor s’acharne subitement sur Fleya. Le quotidien de Maliki est très tumultueux avec eux !
Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les précédents opus pour pleinement profiter de cette BD. Toutefois, Maliki introduit de nombreux personnages : Fëanor, Fleya, Fang, Jonn ; Ladybird dont les bottes sont capables de manger, Electrocute, son amie, qui envoie des décharges…
Souillon laisse place à son imagination pour romancer agréablement son quotidien en livrant un univers très pétillant. Maliki, dans un avion de nuit, compare toutes les petites lumières vues du ciel à des étoiles connectées ensemble qui forment un grand tout. Elle déborde d’humour et d’un franc-parler qui peut déplaire à Fang quand elle la taquine sur ses origines : « C’est d’la glace italienne “made in China’’ ou quoi ?! ». Maliki mélange des réflexions personnelles en y incorporant une part de fantasy très bienvenue. Le mélange fonctionne à merveille.
L’influence de nombreux mangas cultes est palpable ; toutefois, Maliki conserve les codes de la BD. Avec plus de 97 000 abonnés sur Facebook, Maliki/Souillon occupe une place centrale dans la culture pop française. Il continue d’embarquer de nouveaux lecteurs et la fidélité des plus anciens demeure, par-delà le temps !
