One Piece: Pirate Warriors 4 est un Beat’em’All développé par les rois (des mers) du genre : Tecmo Koei et sorti le 26 mars 2020. Connue pour dériver sa recette sur toutes les licences possibles et imaginables ; ils vous gratifient cette fois d’un énième épisode centré sur l’immortel manga One Piece.
Suite directe de… One Piece: Pirate Warriors 3 et faisant fi des événements non canoniques servant de base au 2, il nous promet, comme d’habitude, de défourailler du vilain par paquet de 1 000 dans le plus pur style Muso, justement créé par Tecmo Koei.
Mais qu’en est-il de fait de cet épisode ? Île au trésor ou fumisterie ? Je vous propose de le découvrir tout de suite.
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Editeur(s)
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Bandai Namco |
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Sortie France
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26 mars 2020
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PEGI
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+12 ans
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| Liens | Site Officiel |
| Support de test | Nintendo Switch |
Back through Time
Initiés de l’équipage au Chapeau de paille, ce jeu vous est destiné. Pour les autres, le résultat y est bien plus mitigé. En effet, One Piece: Pirate Warriors 4 vous propose de revivre dans les très grandes lignes l’histoire du Capitaine Luffy et de ses compagnons, tout en occultant une énorme partie de l’intrigue.
Si les amateurs s’y retrouvent sans peine, les néophytes eux sont tout simplement laissés sur le carreau, dans leur crasse ignorance et sans que jamais rien ne soit réellement fait pour les accompagner dans cet univers qui semble, paradoxalement, palpitant.
Tout au contraire, le non initié a la désagréable sensation que l’histoire lui est narrée par le plus piètre des conteurs, capables d’oublier d’énormes pans de l’intrigue… mais pas les spoils majeurs. Vous vous contentez de fait d’un rapide résumé de l’histoire de Luffy, suivi d’une redécouverte des arcs d’Alabasta, d’Enies Lobby, de Marine Ford et de Dressrosa.
Et si j’insiste autant sur ces quatre-là (et non sur les deux derniers), c’est qu’ils étaient déjà présents… dans Pirate Warriors 3. Pourquoi ne pas nous avoir proposé autre chose ? D’autres arcs ? D’autres découvertes ?
Si la mise en scène est bien meilleure que dans le volet précédent, on ne peut qu’être déçu de ne pas avoir autre chose à se mettre sous la dent ; les deux autres Arcs étant anecdotiques… et le dernier non terminé dans le manga (Wano) se permettant même d’être plus court que les autres et de ne pas proposer de fin.
En plus de ce mode de jeu principal, un second est présent : Trésor. Ce dernier vous propose d’effectuer des missions « originales » à travers toute l’histoire du manga tout en utilisant le personnage de vos rêves.
Une plus-value qui n’est pas sans intérêt et permet de gonfler la durée de vie du titre, sans pour autant faire des miracles. Malheureusement, ce mode se contente de réinventer des événements tirés de l’œuvre, sans proposer la moindre base scénaristique concrète. N’espérez donc pas découvrir le reste de l’histoire si vous ne la connaissez pas déjà.
En dernier lieu, le titre propose un mode « libre » vous permettant de rejouer les missions principales avec le personnage de votre choix, et même en multi. Pour autant, il reste totalement anecdotique.
Sunset On The Golden Age
Mais l’intérêt d’un Muso est-il dans son intrigue ? Si Tecmo Koei a été capable de nous resservir la même soupe pendant plus de 20 ans avec ses séries principales (Samurai Warriors et Dynasty Warriors) ; c’est qu’ils ne sont visiblement pas de cet avis.
Il fallait donc, pour contenter le joueur, que ce One Piece: Pirate Warriors 4 puisse apporter plus que le volet précédent. Et ils l’ont fait… de la manière la plus littérale qui soit.
En effet, si le troisième épisode vous proposait pas moins de 37 personnages jouables ; ici ce sont 43 combattants qui peuvent être maîtrisés et développés. Et s’il est impressionnant de constater que chacun a été travaillé avec beaucoup de soin, jusqu’à retranscrire leurs mouvements et coups spéciaux directement tirés du manga ; une question reste sur toutes les lèvres : pourquoi ?
Je serais bien incapable de vous répondre. En effet, outre certaines missions qui vous imposent un choix entre quelques figures emblématiques ; le mode trésor lui laisse libre court à vos envies. Une fois l’histoire bouclée donc, vous aurez tôt fait de… jouer uniquement avec votre personnage favori, délaissant complètement les autres.
Mais j’oserais de nouveau rappeler la cible principale de ce titre : les fans du manga et de l’animé. Et si vous n’avez jamais manqué un seul épisode One Piece, si vous débattez régulièrement pour savoir quel Fruit du Démon est le plus puissant ou sur l’identité réelle du père de Luffy ; alors ce titre est fait pour vous. Je gage que vous y trouverez votre compte, que les animations autant que les rappels des histoires que vous connaissez si bien sauront vous enjouer.
Pour les autres, s’impliquer dans les événements relève souvent de l’exploit. Si de nouveau les grandes lignes (et les principaux spoils) vous sont livrées ; vous ne manquerez jamais de vous demander « mais c’est qui, lui ? Pourquoi il est en bas résille ? » ou encore « mais attends, lui je viens de le battre… et là y’en a trois. Il a des clones ou un truc du genre ? » ; sans que jamais ces questions ne soient abordées par le jeu.
Terror On The High Seas
Pour les autres, s’impliquer dans les événements relève souvent de l’exploit. Si de nouveau les grandes lignes (et les principaux spoils) vous sont livrées ; vous ne manquerez jamais de vous demander « mais c’est qui, lui ? Pourquoi il est en bas résille ? » ou encore « mais attends, lui je viens de le battre… et là y’en a trois. Il a des clones ou un truc du genre ? » ; sans que jamais ces questions ne soient abordées par le jeu.
Et en ça, One Piece: Pirate Warriors 4 tient clairement ses promesses. Avec ses personnages très différents, tous dotés de coups uniques, et divisés en trois groupes (les brutes, les rapides et les techniques) ; on ne s’ennuie jamais sur aucune map. Et même les refaire avec d’autres personnages ou simplement pour obtenir les rangs « S » de chaque mission est un réel plaisir.
Plus étrange encore, on se surprend à développer rapidement une sorte de « collectionnite » concernant les améliorations de son équipe. Le désir de pouvoir débloquer les prochains coups spéciaux ou d’assister aux dernières transformations est bel et bien présent.
Alors on reprend, pour une mission ou dix, en refaisant encore et toujours les mêmes actions ; sans que pour autant jamais le sentiment d’ennui ne s’installe avec force.
Pour autant, la répétitivité est bien présente ; principalement renforcée par la surabondance d’officiers ennemis copiés-collés qui ne cesse de revenir dans chaque map, pour mieux vous combattre selon les mêmes patterns, avec les mêmes attaques.

Le plus rapide est alors de développer le personnage principal (Luffy) au maximum pour enchaîner les missions avec une aisance assez déconcertante.
Et si ce grief n’est pas directement imputable à Tecmo Koei, il est certain qu’ils auraient pu faire autrement. Via une histoire originale, par exemple. Ce travers, on le rencontre dans l’ensemble des productions de la firme… mais dans un « Warriors » plus classique, les officiers en question sont souvent bien moins identifiables que les personnages hauts en couleur de One Piece.
Contrairement aux autres jeux signés Tecmo Koei, le niveau global de difficulté est plutôt faible ; et pour ainsi dire je n’ai jamais vu le moindre écran de Game Over ni ressenti de réel danger durant l’ensemble des 30h qui composent les 2 modes de jeux principaux.
Pourtant, je me souviens encore de la douleur des premières rencontres avec Lu Bu dans les Dynasty Warriors, des duels de Samurai Warriors, ou même de la tension des combats dans l’Attaque des Titans… c’est donc que, visiblement, Tecmo Koei prend les amateurs de One Piece pour de piètres joueurs.
Côté gameplay pur, vous noterez également une singulière gestion de la caméra et du verrouillage des ennemis (qui a tendance à ne pas « suivre » les adversaires lockés, vous donnant le sentiment que la commande n’a pas fonctionné) ; rendant les combats plus hasardeux que réellement difficiles.
Pis encore, certains coups spéciaux déclenchent une animation relativement lente (bien que jolie), sans pour autant figer vos adversaires… leur laissant tout le temps de se déplacer, et ainsi d’esquiver. Une tannée, lorsque votre coup en question vous laisse affaibli après son utilisation… même si de nouveau, sans la moindre réelle difficulté dans les affrontements, cette situation n’a d’autre conséquence de rallonger un peu plus les combats.
Côté décors, ce n’est malheureusement guère mieux. Si les personnages sont réussis et modélisés avec soin ; il n’en est pas de même pour les différents environnements que vous allez parcourir.
Plats, laids et uniquement remplis de vos ennemis ; vous n’avez jamais le sentiment de voyager. Un comble, connaissant l’histoire de Luffy et de son équipage… et je ne vous parle même pas de la promesse des « décors destructibles » ! Littéralement utilisés dans une poignée de maps, ils ne servent simplement à rien, sinon à « faire joli ».