Sorti initialement en mars 2019, Outward a rapidement captivé l’attention des amateurs de RPG en monde ouvert grâce à son approche unique et ses mécaniques de survie réalistes.

Développé par Nine Dots Studio et édité par Deep Silver, le jeu a bénéficié d’une réédition sous le titre Outward: Definitive Edition, qui inclut tous les DLC et de nombreuses améliorations en plus d’une arrivée sur Nintendo Switch. De quoi satisfaire tout le monde… ou presque.

Un Monde Ouvert Intrigant Et Ingénieux

L’un des points forts de Outward est son monde ouvert riche et immersif. Le jeu se déroule dans le vaste monde d’Aurai, un univers de fantasy détaillé et varié, composé de différentes régions aux paysages distincts. Chaque zone est soigneusement conçue, offrant des environnements diversifiés allant des déserts arides aux forêts luxuriantes, en passant par des montagnes enneigées et des marais dangereux. L’exploration est encouragée, et chaque recoin du monde semble receler des secrets à découvrir et des défis à relever.

Chaque sortie, chaque plongée dans cet univers incroyable d’une richesse peut égalée, est une invitation au voyage et à la contemplation. Outward est l’un des jeux les plus immersifs jamais conçu, capable d’embarquer le joueur même le plus revêche, à s’émerveiller en y plongeant.

Certes, le monde de Outward souffre de certaines lacunes techniques. Les graphismes, bien que corrects, ne sont pas à la hauteur des standards actuels. Les textures sont souvent peu détaillées, les modèles de personnages rigides et les animations manquent de fluidité. Ces imperfections visuelles peuvent parfois nuire à l’immersion et rappeler que le jeu, malgré ses ambitions, est le produit d’un petit studio indépendant aux ressources limitées.

Des Mécaniques De Survie Incroyables

Outward est avant tout un jeu de survie, et l’un des meilleurs qui soient. Contrairement à de nombreux RPG où le joueur incarne un héros puissant, Outward vous place dans la peau d’un simple aventurier qui doit lutter pour sa survie. Vous devez gérer la faim, la soif, la fatigue et les conditions climatiques, en plus de combattre des ennemis redoutables.

Votre avatar n’est guère plus puissant qu’un simple PNJ… ni traité différemment d’ailleurs. Le moindre affrontement, la moindre exploration, peut être mortel. Cette approche réaliste ajoute une couche de complexité et de défi bienvenue au titre.

Vous devez constamment préparer vos expéditions, en prenant soin de transporter suffisamment de nourriture, d’eau, du matériel de camping, des torches… ou vous attendre à devoir les crafter au cœur de la brousse. Car en plus, il est important de gérer le poids de votre sac ; mais également sa présence, souvent gênante lors des affrontements.

 Les combats justement, bien que tactiques et gratifiants, peuvent être impitoyables. La moindre erreur peut vous coûter cher, et la gestion de vos ressources devient essentielle pour survivre ; et il est souvent nécessaire de devoir lâcher son paquetage afin d’être plus libre de ses mouvements… quitte à mettre votre précieux chargement en danger.

Les mécanismes de survie peuvent parfois sembler punitifs, surtout pour les nouveaux joueurs. Le manque d’indications claires et le peu de tutoriaux explicatifs rendent l’apprentissage du jeu difficile, nécessitant souvent de nombreuses heures avant de maîtriser les bases. Cette courbe d’apprentissage abrupte peut décourager certains joueurs, surtout ceux qui recherchent une expérience plus accessible.

Outward est loin d’être un jeu en monde ouvert conventionnel, même parmi les autres jeux de survie. C’est une expérience, qui se vit autant qu’elle se subit.

Une Liberté Totale

L’un des aspects les plus notable d’Outward est irrémédiablement la liberté qu’il offre aux joueurs. Le titre ne vous tient pas par la main et ne propose pas de voie prédéfinie pour suivre.

Une fois l’introduction terminée, vous êtes libre d’explorer le monde à votre rythme, de choisir vos propres objectifs et de décider de la manière dont vous souhaitez aborder chaque situation. Cette liberté est renforcée par un système de progression non linéaire, où vous pouvez développer votre personnage selon vos préférences, en choisissant parmi diverses compétences et spécialisations.

Les choix que vous faites ont un impact réel sur le déroulement de votre aventure. Les décisions prises lors des quêtes peuvent entraîner des conséquences durables, influençant les relations avec les factions et les événements futurs. Dés le lancement du jeu, d’ailleurs, l’implication qui est la votre est mise à rude épreuve. Vous y apprenez que votre héros est endété, et avez cinq jours pour réunir une somme colossale. Si vous y parvenez, vous conservez le moulin de votre famille. Dans le cas contraire…. Vous voilà sans domicile, contraint par les vicissitudes de la vie à trouver une autre voie.

L’histoire de Outward est un mélange de récits personnels et de trames politiques plus larges. Le point de départ relativement humble contraste avec l’échelle épique des événements à venir, où vous pouvez vous retrouver à influer sur le sort de factions entières et à explorer des mystères ancestraux.

Ne pensez pas cependant être en présence d’une narration classique. Car de nouveau, Outward vous laisse totalement le loisir de choisir votre chemin, que celui-ci vous mène à l’autre bout du monde ou simplement à combattre les brigands locaux. Aucune quête n’est imposée, sinon celle de devoir survivre et subvenir au besoin de votre héros.

Les saisons défilent également, apportant un changement bienvenu dans les objets à trouver et autres événements aléatoires qu’il est possible de rencontrer. D’ailleurs, ne vous attendez clairement pas à survivre à votre premier hiver.

Une Renaissance Améliorée

Outward: Definitive Edition marque un tournant significatif pour ce RPG en monde ouvert, offrant une expérience de survie encore plus aboutie. Les développeurs de Nine Dots Studio ont mis les bouchées doubles pour peaufiner chaque aspect du jeu original, répondant aux critiques et aux suggestions des joueurs afin de livrer une version ultime du jeu qui, s’il est toujours imparfait aux yeux d’un néophyte ou un observateur extérieur, est clairement une version qu’un amateur ne doit manquer sous aucun prétexte.  

L’une des améliorations majeures de cette édition est l’inclusion des deux principaux DLC du jeu, “The Soroboreans” et “The Three Brothers”, directement dans le jeu de base sans besoin d’installation supplémentaire.

 

The Soroboreans enrichit l’expérience avec de nouvelles mécaniques, des ennemis redoutables et des compétences inédites. Il introduit aussi des éléments comme la corruption qui affecte les personnages et impose de nouvelles mécaniques de survie.

The Three Brothers se concentre sur la reconstruction de Sirocco, un camp de réfugiés. Vous participez à la création d’une nouvelle ville, dans une vision plus stratégique orienté gestion qui offre une dimension de city-building proposant de nouvelles mécaniques de gameplay. Bien entendu, ce DLC propose de nouvelles quêtes et équipements.

Mais cette Definitive Edition ne se contente pas de compiler les contenus existants. Les développeurs ont entrepris une refonte complète du jeu pour améliorer la performance, la qualité graphique et la fluidité. Les graphismes ont été rehaussés, avec une résolution améliorée, des textures plus fines et une meilleure gestion des effets visuels ; bien que le style visuel reste fidèle à l’original, avec ses environnements variés et ses créatures fantastiques.

Les performances ont également été optimisées pour garantir une expérience plus stable, et il faut reconnaître que sur Nintendo Switch le titre tourne à la perfection, pratiquement aussi bien et dans les mêmes conditions que son homologue PC.

En réponse aux retours des joueurs, Nine Dots Studio a rééquilibré de nombreux aspects du gameplay. Les combats ont été ajustés pour offrir une meilleure sensation de dynamisme et d’impact. Les points de spawn des ennemis dans les donjons ont été revisités pour offrir un défi plus équilibré et diversifié. Les mécanismes de loot ont été rationalisés, réduisant la part de hasard frustrante et rendant les quêtes et le crafting plus gratifiants.

Outward: Definitive Edition introduit également de nouvelles mécaniques de jeu comme le système d’enchantement, permettant aux joueurs d’améliorer leurs armes et armures avec des bonus variés. Avec plus de 85 recettes disponibles, les possibilités de personnalisation sont vastes, allant de l’augmentation des dégâts à la résistance aux éléments.

Pour terminer, la gestion des factions a été enrichie avec des quêtes spécifiques et des conséquences tangibles sur le monde de jeu, selon les alliances choisies par les joueurs. Ces choix impactent directement la progression et l’expérience narrative, ajoutant une dimension de rejouabilité significative qui repoussent encore les limites de ce que Outward était pourtant parvenu à accomplir.

Conclusion : Une aventure ambitieuse qui frole la perfection

Outward: Definitive Edition est bien plus qu’un vulgaire jeux vidéo indépendant ayant connu un petit succès d’estime, il s’agit de ce vers quoi devrait tendre l’industrie dans son ensemble : un titre ouvert, riche, émotionnellement puissant offrant une liberté sans commune mesure.

Si vous êtes lassé de jouer le grand héros sans peurs et sans reproches, si vous aimez un tant soit peut explorer, vivre et être surpris à chaque instant ; alors vous devez passer outre les lacunes d’Outward. Car par delà la faiblesse de sa technique ou ses graphismes imparfait se dissimule rien d’autre qu’une expérience qui ne laisse personne de marbre.