J’ai préféré attendre avant de rédiger ma chronique. Oui, c’est cool de publier notre test au même moment, mais je préfère prendre le temps de me faire mon propre avis, à mon rythme.
N’ayant pas fait Persona 3 à sa sortie sur PS2, ni son portage sur PSP avec les bonus, mon avis sera objectif et non biaisé par la nostalgie.
Ce remaster ne contient pas les exclusivités de la version PSP, donc c’est déjà un petit bémol. De nombreuses critiques négatives ont circulé dès sa sortie, bâchant sa mise en scène. De nos jours, l’action est omniprésente ; de fait, la jeune génération y est habituée et ne parvient pas à apprécier l’ancien gameplay.
Eh bien, quel est mon avis à moi ?
Le côté visual novel ne m’a jamais rebutée, au contraire, tant qu’il implique vraiment le joueur. Car de jours, on trouve des histoires qui n’impliquent pas du tout le joueur… Un bouton A pour valider sans incidence, sans scénario… Bref, c’est nul.
Ici, le visual novel amène les dialogues, fait avancer l’histoire. Toutefois, je regrette que les images des persos soient fixes… Bon sang, Ace Attorney anime la bouche des persos quand ils parlent… Là, non…
Oui, l’OST se compose de 10 musiques en tout et pour tout… Un jeu complet avec 10 pistes audio ! Sérieusement ?! C’est redondant… Et, détestant le rap, je dois me coltiner la même piste en boucle dans le dortoir… Super, hein ? Ce n’est pas comme si mon perso s’y rendait chaque jour…
Oui, c’est redondant et assez soûlant à force. Mais ce n’est pas ça qui me dérange le plus.
Hem ! Il n’y a qu’un seul donjon dans ce Persona : « Tartare », découpé en plusieurs zones. Chaque étage de la zone en question est identique niveau déco. Par exemple, dans le deuxième, des visages l’agrémentent, le sol est maculé de sang. Tout ce qui diffère, c’est la map de chaque étage, aléatoire…
La maniabilité est toute pourrie, c’est l’Enfer… Le donjon est la seule zone où on peut bouger la caméra qui est… beurk, même réglée au minimum…
Les ennemis me détectent même si je leur tourne le dos. Et souvent, la frappe au naginata est en décalé, ce qui donne la primauté à l’ennemi, même si je suis face à lui… Il n’y a qu’en bougeant le stick en même temps que la précision est meilleure… Ne le précisez pas surtout…
Côté graphismes… Est-ce que c’est réellement un remaster ?… Si ce n’était pas indiqué, je ne m’en apercevrais pas. Les personnages sont anguleux. Figés, sans expressions… Seuls le doublage et les illustrations apportent un peu de vie.
Côté doublage, on découvre des seiyûs qu’on entend dans d’autres opus… J’avoue que retrouver les mêmes caractères avec les mêmes doubleurs me déconcerte quelque peu.
Farrel avance la théorie que tous les héros de Persona partagent la même âme, dans
des univers parallèles. Sauf que dans ce cas, elles incarneraient la même lame de tarot, ce qui n’est pas le cas. Junpei personnifie Le Bateleur et Ryuji Le Chariot. Ils ont la même personnalité, une voix très similaire, un look semblable, mais pas les mêmes Arcanes. Le Bateleur pour Junpei me semble inapproprié.
Tartare m’a lassée assez vite. J’ai choisi de jouer une fille, évidemment, de fait la difficulté est plus élevée. Quelle bonne idée sexiste… Je ne vois pas pourquoi le choix de difficulté différerait d’un genre à l’autre…
La traduction souffre de fautes assez lourdes, surtout en jouant la demoiselle. « Fort » au lieu de « Forte » par exemple. Des phrases mal traduites qui ne veulent rien dire. Une autre qui sort carrément du cadre… Un ennemi visible sur la map en dehors du labyrinthe… Eh oui, ce Persona cumule de gros soucis…
Est-ce qu’il est complètement décevant pour autant ? Pas totalement. Car j’ai aimé les ennemis que j’ai rencontrés. Très originaux, comme le couple de danseurs sans têtes, un cœur qui flotte entre eux. Ou encore les deux silhouettes transpercées par une antenne au niveau de la gorge.
Certaines Personae sont étranges. Celle d’Akihiko est carrément flippante…
Côté scénario, le jeu prend trop son temps malheureusement. Et en plus, quand on parcourt Tartare, le lendemain on est léthargique. Du coup, une potentielle exploration dans cet état baisse les stats.
C’est en jouant le garçon qu’on a le vrai scénario. Oui, c’est débile, là encore…
Les quêtes annexes de la Velvet Room sont obscures… « Meilleure chance pour remplir cette quête le 26 Mai » ça n’indique rien de plus et j’en ai loupé plusieurs avant de comprendre qu’il fallait parler aux alliés ce jour-là… Pour annuler une quête, ça coûte 1000 Yens minimum. Le peu d’argent qu’on gagne est risible vu le prix de l’équipement… On peut en looter dans le donjon, mais c’est complètement aléatoire, de même que la map.
Quand on active un téléporteur et qu’on l’utilise, on revient au rez-de-chaussée, OK. Mais en se retéléportant au niveau en question, la map est de nouveau grisée, il faut tout explorer, encore, et trouver l’escalier… Les ennemis repopent en même temps, c’est l’Enfer… ><
Pour partir en exploration, il faut que tous les alliés soient présents au dortoir. Et qu’ils ne soient pas léthargiques. Des conditions, toujours des conditions…
Si vous souhaitez vous soigner, ce sera de plus en plus cher à mesure que l’exploration se prolonge durant la 25ème heure, cette fameuse heure en plus durant laquelle de rares élus peuvent côtoyer cet autre monde.
Eh bien, je ne sais qu’en dire, n’ayant pas pu l’avancer suffisamment.
On sait que l’héroïne a perdu ses parents dans un incendie. Le père de Yukari est décédé avec eux. Elle les tient pour responsables, mais le dit explicitement quand on joue le garçon, pas la fille. L’héroïne n’a pas vraiment de personnalité. Elle est complètement
neutre, sans manifester d’expression particulière. Le garçon est traumatisé et semble très détaché des autres, ainsi que des événements. Il a un réel background et c’est triste d’avoir délaissé la demoiselle côté scénario…
Dans le déroulé, ça pèche beaucoup. Le couple de vieux libraires évoque un arbre, important pour eux. Il est impossible de rentrer dans leur librairie sans l’avoir découvert. Ma foi, j’ai fouillé l’école, sans le trouver… Il se débloque sans doute par la suite. Mais qu’on ne me permette pas de leur parler si l’objet de leur désir m’est proscrit.
Hélas, je déteste qu’on m’impose d’intégrer un club de sport. La prof exige qu’on choisisse entre volley et tennis. Si on refuse, elle s’énerve et on revient à ce choix. Et du coup, Rio me sort par les yeux… Car non, je n’en avais PAS ENVIE. Depuis, je n’y ai pas retouché. Un jeu, c’est fait pour s’amuser et il commence à devenir de plus en plus contraignant.
Il y a une rumeur qui prétend qu’il y aurait un remake de Persona 3. Eh bien, ils auraient dû le faire plutôt que de sortir cette version qui, hélas, souffre de trop de problèmes…
La Fusion des Personae est beaucoup trop obscure. Selon nos choix, leur niveau baisse… Mais what the ?…
Quand on rencontre la gamine au sanctuaire, il faut qu’on ait ce qu’elle veut dans l’inventaire pour débloquer le dialogue. Et une fois que c’est fait, il faut revenir ultérieurement pour qu’elle devienne une Confidente… Tout est trop lent, trop carré… Des jours fixes pour la croiser, aller au comité, la bibliothèque… La nuit, il n’y a que le Commerce principal d’ouvert. Impossible d’y travailler à cette heure-là, juste consommer. C’est mort, vide, creux… Triste…


