Plus grand que le ciel est un roman de Virginie Grimaldi, paru aux Éditions Flammarion le 1er Mai 2024. Il se compose de 336 pages.

Deux deuils

Le père d’Elsa vient de mourir. Il avait une requête bien particulière au cas où il finirait diminué ou maboul ; Elsa l’a exaucée après son AVC. C’est avec ce poids terrible qu’elle se rend chez le Dr Chaumet, psychiatre censé l’aider à aller mieux.

Dans son cabinet, Elsa croise Vincent plusieurs fois. Elle le déteste tout d’abord. Par des concours de circonstances, ils se recroisent, encore et encore. Vincent, de son côté, a perdu la femme de sa vie. Depuis, ses émotions sont complètement cassées.

C’est dans leur deuil respectif qu’Elsa et Vincent vont se rapprocher. Elsa a un fils de 15 ans, Tristan, qui prend son autonomie et se détache petit à petit de sa mère en taisant certaines blessures. Elsa entretient de bons rapports avec son ex-mari qu’elle voit comme un ami. Vincent, quant à lui, a essayé d’aimer, sans y parvenir.

Abréagir

Le Dr Chaumet ne parle quasiment pas durant leurs séances. Vincent trouve son monologue un peu cher. On comprend mieux pourquoi le médecin se montre silencieux à la toute fin du livre.

La narration brille : tantôt c’est Elsa qui s’exprime, tantôt Vincent. Ainsi, le lecteur incarne le Dr Chaumet, car les deux héros s’adressent à lui dans son cabinet en employant le « vous » qui happe instantanément. La narration omnisciente surgit au gré des chapitres, écrite à la troisième personne, elle fouille les émotions des protagonistes d’un œil extérieur, ce qui complète parfaitement le récit.

J’ai lu de nombreux romans de Virginie Grimaldi, qui fait partie de mes auteurs préférés. Elle possède une plume vivante, authentique, fluide et y saupoudre tellement d’humour ! Elle sait explorer ses personnages avec beaucoup de justesse. Le deuil y est abordé, guidé par des émotions sincères. Effectivement, on ne guérit pas en claquant des doigts, ni forcément en quelques mois. D’ailleurs : « Ça ne fait pas moins mal avec le temps. Ça fait mal moins souvent. » C’est tellement juste ! Elsa met plusieurs années pour se relever. Pendant tout ce temps, elle rechute, déborde, ressent de la colère, du vide qui la noie en dedans.

Plus grand que le ciel est un roman intense, en provenance du cœur, des tripes et de l’âme. Toutes les réactions des protagonistes sont réalistes, émeuvent, désopilent ; suscitent de vives réactions. C’est une écriture viscérale qui laisse une empreinte.

Il s’agit certainement de mon livre favori de Virginie Grimaldi, suivi de « Il est grand temps de rallumer les étoiles ». Sa plume touche ma sensibilité, elle est fluide, honnête, pétrie d’émotions, voire d’anecdotes personnelles.

Même si ce roman aborde le deuil, il apporte aussi de l’espoir. Elsa et Vincent, après avoir pansé leurs blessures, parviennent à se rapprocher. Il leur faut du temps, mais c’est bien dans le cabinet de leur psychiatre qu’ils se sont rencontrés. C’est ainsi que débute leur histoire, qui se prolonge trois ans plus tard.

Conclusion : Surmonter le deuil
Plus grand que le ciel est un roman magnifique qui aborde le deuil avec beaucoup de sensibilité. Authentique, réaliste et plein d’humour ; il pose des mots sur la souffrance que l’on n’ose pas forcément extérioriser. Un message vibrant d’espoir.