Dans le paysage vidéoludique, les rogue-lites ne manquent pas, mais peu d’entre eux osent explorer les âges farouches de la préhistoire. Primal Survivors, développé par Old School Vibes et édité par Afil Games, propose une aventure intense où survie et évolution se mêlent dans un décor primitif.

Sorti le 11 juillet 2024 sur Nintendo Switch, ce jeu promet une plongée dans un univers impitoyable où le joueur incarne un jeune garçon luttant pour sa vie. Mais ce voyage dans l’âge de pierre numérique parvient-il à renouveler le genre ou reste-t-il figé dans la roche ?

Un survivant sans histoire

Primal Survivors ne s’embarrasse pas de récits complexes. Le joueur est simplement propulsé dans la peau d’un jeune garçon préhistorique, confronté à des vagues interminables de créatures hostiles. Aucune explication n’est donnée quant à ses origines, à la nature du danger qui le menace, ou à son objectif final. Cette approche minimaliste met l’accent sur l’action brute, laissant le joueur libre d’interpréter l’univers selon sa propre imagination.

Si cette absence de narration peut être perçue comme une force par ceux qui préfèrent plonger directement dans l’essence du gameplay, elle risque de frustrer les amateurs d’histoires étoffées. Le personnage principal, bien que sympathique dans son apparence et ses animations, manque de profondeur. Il en va de même pour l’univers, qui semble riche de potentiel mais n’est jamais véritablement exploré au-delà des interactions purement mécaniques. Le jeu fait le choix de se concentrer sur l’expérience ludique, mais ce dépouillement scénaristique pourrait être perçu comme une opportunité manquée d’ajouter de la profondeur émotionnelle.

Une atmosphère à moitié exploitée

Sur le plan visuel, Primal Survivors mise sur une esthétique pixelisée, volontairement rétro, qui donne une identité charmante au jeu. Les environnements, bien qu’assez simples, sont variés, allant des jungles luxuriantes aux cavernes sombres, en passant par des plaines arides baignées d’une lumière orangée. Chaque lieu tente de capturer l’essence de la préhistoire, avec des couleurs vives et des détails suffisants pour maintenir l’attention du joueur. Cependant, cette variété visuelle atteint vite ses limites, et l’impression de répétitivité finit par s’installer après plusieurs heures.

Les créatures ennemies, quant à elles, sont un des points forts du design artistique. Inspirées des animaux préhistoriques tout en incorporant des éléments fantastiques, elles parviennent à se démarquer par leur apparence et leurs animations. Cela facilite non seulement leur identification en combat, mais ajoute aussi une certaine richesse visuelle à l’expérience. Cependant, leur comportement, bien que varié, pourrait gagner en complexité pour maintenir un sentiment de nouveauté à chaque affrontement.

La bande-son du jeu adopte une approche minimaliste, avec des percussions tribales et des rythmes répétitifs qui accompagnent efficacement les combats. Ces mélodies renforcent l’immersion dans l’univers primitif, mais leur nature cyclique peut devenir lassante sur de longues sessions. Les effets sonores, bien que précis et adaptés aux actions du joueur, n’apportent pas de profondeur supplémentaire, ce qui empêche l’ambiance sonore de véritablement s’élever au-delà de l’acceptable.

Un gameplay taillé dans la pierre, mais malléable

Le véritable atout de Primal Survivors réside dans son gameplay. Fidèle aux principes du rogue-lite, le jeu offre une progression gratifiante où chaque session permet de débloquer de nouvelles compétences, de renforcer son personnage et de s’adapter aux vagues d’ennemis toujours plus complexes. La structure des niveaux, générée de manière procédurale, garantit que chaque partie reste unique, tout en maintenant une courbe de difficulté progressive.

Chaque partie débute avec un personnage aux capacités limitées. À mesure que le joueur combat et explore, il accumule des ressources et débloque des compétences qui modifient son style de jeu. Ce système de progression est amplifié par une grande variété d’armes et de pouvoirs, qui permettent d’expérimenter différentes stratégies. La personnalisation est l’une des forces du jeu, offrant une liberté d’approche qui s’adresse aussi bien aux novices qu’aux vétérans du genre.

Malgré ces qualités, le gameplay souffre de quelques faiblesses. La difficulté, bien que globalement bien dosée, présente parfois des pics soudains qui peuvent décourager les joueurs moins expérimentés. De plus, la répétitivité des objectifs, centrés uniquement sur la survie face à des vagues ennemies, limite l’intérêt à long terme. Ces limitations n’enlèvent rien à la satisfaction de maîtriser les mécaniques, mais elles restreignent le potentiel d’engagement sur le long terme.

J’aime

L

Une grande variété d’approches stratégiques grâce à la richesse des compétences et des armes

L

Un style visuel charmant

L

Une progression gratifiante

J’aime moins

K

Une répétitivité des environnements et des objectifs

K

Une absence de narration

K

Une difficulté parfois inégale