Les roguelikes se sont imposés ces dernières années comme un genre de prédilection pour les amateurs de défis et de gameplay frénétique. Scarlet Tower, développé et édité par Pyxeralia, s’inscrit dans cette tradition, mais avec une esthétique gothique marquée et un gameplay qui mélange habilement action frénétique et progression stratégique. Proposant des mécaniques riches, un système de personnalisation poussé et une atmosphère sombre, ce titre tente de se démarquer dans un genre déjà bien représenté, notamment sur Nintendo Switch. Mais parvient-il à séduire à la fois les vétérans du roguelike et les nouveaux venus ?
L’une des forces majeures de Scarlet Tower réside dans son univers. Le jeu vous plonge dans un monde gothique où la lumière et l’obscurité jouent un rôle central. Ce cycle jour/nuit ne se limite pas à une simple alternance esthétique : il influence directement le gameplay. De jour, les ennemis sont moins nombreux mais plus rapides, tandis que la nuit, les hordes deviennent massives et impitoyables. Ce système pousse le joueur à adapter constamment sa stratégie et renforce la tension déjà inhérente au genre.
L’environnement, bien que linéaire, offre une variété appréciable. Vous explorez des forêts hantées, des ruines lugubres ou encore des prairies baignées de sang. Chaque lieu regorge de détails visuels et d’éléments interactifs qui donnent vie à cet univers sombre.
Avant chaque partie, vous sélectionnez un héros parmi une liste de personnages uniques, chacun possédant ses propres compétences et armes de prédilection. Ces héros, débloquables au fil de votre progression, apportent une grande diversité de styles de jeu. Que vous préfériez les attaques à distance avec un mage ou les affrontements au corps-à-corps avec un chevalier lourdement armé, Scarlet Tower offre une flexibilité qui encourage l’expérimentation.
L’arsenal disponible est impressionnant. Avec plus de 70 armes à découvrir et une mécanique de fusion d’armes, le jeu vous incite à essayer différentes combinaisons pour créer des versions surpuissantes de vos outils de destruction. Par exemple, fusionner un arc rapide avec des flèches explosives peut complètement changer la dynamique d’un combat.
En parallèle, plus de 200 capacités passives sont à débloquer. Ces dernières influencent directement votre survivabilité et votre efficacité au combat. Vous pourrez améliorer votre vitesse de déplacement, augmenter vos chances de coups critiques, ou encore renforcer vos résistances élémentaires. Cette richesse dans la personnalisation rend chaque partie unique, avec une rejouabilité quasi infinie.
Le système de progression est l’une des grandes réussites de Scarlet Tower. Chaque partie, même si elle se solde par une défaite, contribue à améliorer votre arsenal et débloque de nouvelles compétences. Vous gagnez des points à dépenser dans des arbres de compétences permanents, ce qui permet d’atténuer légèrement la frustration inhérente au genre en rendant chaque tentative un peu plus accessible que la précédente.
Dès le début, Scarlet Tower met la barre assez haut. Les premières minutes peuvent sembler abordables, mais les vagues d’ennemis deviennent rapidement plus nombreuses et agressives, forçant le joueur à réagir vite et à anticiper les mouvements adverses. Les boss, qui apparaissent à intervalles réguliers, ajoutent une dose de challenge supplémentaire grâce à des mécaniques uniques.
Si cette difficulté est satisfaisante pour les amateurs de roguelike, elle peut toutefois rebuter les novices. Certains moments, notamment lors des pics de difficulté nocturnes, peuvent paraître injustes si vous ne disposez pas d’un build optimal.
Avec sa campagne principale d’environ 20 heures, Scarlet Tower offre déjà un contenu solide pour un roguelike. Mais c’est dans sa rejouabilité que le jeu brille véritablement. Les nombreux héros à débloquer, les armes à découvrir et les capacités à maîtriser garantissent des dizaines d’heures de jeu supplémentaires.
De plus, le mode infini permet aux joueurs les plus aguerris de tester leurs compétences dans un défi sans fin où la difficulté augmente progressivement.
Visuellement, Scarlet Tower opte pour un pixel art raffiné qui évoque les classiques du genre tout en se démarquant par son esthétique gothique affirmée. Les décors sont riches en détails, avec des arrière-plans animés qui renforcent l’immersion. Les couleurs, souvent sombres et saturées, contribuent à créer une ambiance oppressante mais captivante.
Les ennemis, quant à eux, sont variés et bien animés. Des loups hurlants aux sorcières spectrales, chaque créature semble avoir été conçue avec soin pour correspondre à l’atmosphère du jeu.
Les animations de combat sont fluides, et les effets visuels, notamment lors des explosions ou des attaques magiques, sont particulièrement réussis. Cependant, lors des moments les plus chaotiques, ces effets peuvent parfois nuire à la lisibilité de l’action, surtout en mode portable sur Nintendo Switch.
La bande-son de Scarlet Tower est un régal pour les amateurs d’ambiances gothiques. Les morceaux orchestraux, sombres et envoûtants, accompagnent parfaitement l’action et contribuent à maintenir la tension. Chaque environnement possède son propre thème, renforçant la personnalité de chaque lieu exploré.
Les effets sonores, qu’il s’agisse du bruit des armes, des cris des ennemis ou des explosions, ajoutent une couche supplémentaire à l’immersion. Ces sons, bien que parfois envahissants lors des séquences intenses, restent globalement bien intégrés.