Scrapper, co-écrit par Cliff Bleszinski et Alex de Campi, est une mini-série de six numéros publiée par Image Comics. Ce premier projet de bande dessinée pour Bleszinski, mieux connu pour ses travaux sur des jeux vidéo comme Gears of War et Fortnite, est une aventure cyberpunk centrée sur un chien anthropomorphisé nommé Scrapper dans la ville dystopique de New Verona.

Une Introduction Pleine de Promesses

Le premier numéro de Scrapper Vous plonge dans un futur dystopique où les inégalités sociales et la criminalité règnent en maîtres. Scrapper, un chien errant élevé par des propriétaires de restaurant italiens, patrouille les rues sombres et dangereuses de New Verona aux côtés de son compagnon Tank. L’art de Sandy Jarrell, combiné aux lettres de De Campi, donne vie à cette ville futuriste avec des paysages urbains évocateurs et des scènes d’action dynamiques.

L’histoire commence avec Scrapper sauvant une jeune fille des griffes d’un gang de drogue, montrant dès le début des pouvoirs mystérieux qui nécessitent une explication future. Bien que cette introduction soit engageante, elle laisse aussi entrevoir quelques faiblesses narratives. L’histoire semble parfois se disperser, jonglant avec plusieurs idées sans les relier de manière fluide.

Une Esthétique Rétro Futuriste

Visuellement, Scrapper brille par son style artistique. Les décors de New Verona sont un mélange de néons futuristes et de recoins sombres, rappelant les jeux de plateformes des années 80. Cette esthétique crée un contraste saisissant entre la richesse des quartiers hauts et la misère des bas-fonds, où Scrapper et Tank mènent leurs missions. Jarrell parvient à donner vie aux personnages animaux avec beaucoup de personnalité, bien que certaines représentations manquent de cohérence.

L’illustration des animaux, notamment Scrapper, est particulièrement réussie. Dans les moments de calme, Scrapper est dessiné de manière cartoon, semblable à Tramp de La Belle et le Clochard. Cependant, lorsqu’il passe à l’action, il devient plus bestial, montrant une dualité intéressante et prometteuse pour le développement futur de la série.

Un Potentiel Narratif à Explorer

Le premier numéro de Scrapper pose les bases d’un univers riche en potentiel. Cependant, la complexité et la profondeur attendues ne sont pas encore pleinement réalisées. Le thème de la lutte contre une corporation tyrannique est bien introduit, mais nécessite un développement plus approfondi pour éviter les clichés du genre dystopique. Les interactions entre Scrapper et les autres animaux laissent entrevoir des mystères à venir, notamment la capacité de Scrapper à parler, ce qui surprend même les humains dans l’histoire.

Les personnages secondaires, bien que prometteurs, n’ont pas encore eu l’occasion de briller pleinement. Les prochains numéros devront approfondir ces relations et donner plus de substance à l’intrigue principale. L’introduction de pouvoirs mystérieux chez Scrapper et les indices sur des secrets plus grands offrent des pistes intéressantes pour la suite, mais ces éléments doivent être tissés de manière cohérente dans la trame narrative.

Conclusion : Un Début Plein de Promesses mais Imparfait

Scrapper de Cliff Bleszinski et Alex de Campi est un début intrigant pour une série qui promet de mélanger action, cyberpunk et une touche d’humour noir. Si le premier numéro souffre de quelques incohérences narratives et d’une dispersion des idées, il pose néanmoins les bases d’un univers captivant et visuellement attrayant. L’art de Sandy Jarrell apporte une touche unique qui complète bien le ton de l’histoire.