Test de Farrel

     Session : Skate Sim est, comme son nom l’indique très justement… un simulateur de Skateboard. Développé par le studio montréalais Crea-ture et édité par Nacon, le titre est initialement sorti sur PC et consoles en Septembre 2019.

     Après pratiquement 4 ans de plus, le jeu arrive sur la console portable de Nintendo dans une toute nouvelle version disposant de pas mal d’améliorations de gameplay.

     L’occasion idéale pour moi de le découvrir, mais également de vous parler d’un titre passé relativement inaperçu malgré des qualités indéniables.

Bien loin de Tony Hawks

     Lancer Session : Skate Sim pour la première fois est une expérience relativement troublante. Mais le jeu vous prévient : vous n’êtes point ici face à un vulgaire jeu d’arcade, non. Session est une véritable simulation de Skateboard, avec son lot de frustrations et de technicités.

     C’est via la création de son personnage que le jeu commence. Premier constat : les modèles proposés sont relativement peu nombreux. Que ce soit en termes

de visages, de coupes de cheveux ou simplement de vêtements ; vous passerez rapidement cette étape pour vous lancer dans le cœur de l’action.

     Ce manque de personnalisation initiale est clairement préjudiciable et semble sortir d’un autre âge ; loin de ce que peuvent proposer d’autres jeux de skate, même plus anciens… D’autant plus que le titre insiste davantage que ses concurrents sur l’intégration du joueur dans cet univers.

     Concrètement, Session : Skate Sim vous propose de rider au travers de 3 villes, mais également de visiter des boutiques ou encore de vous rendre dans votre propre appartement avec bien plus de liberté qu’ailleurs. Mais paradoxalement, il n’est clairement pas possible de créer son skateur préféré.

     Outre cela, qu’est–ce qui rend le titre de Crea–ture si particulier, si différent des autres ?

     Eh bien, il faut tout d’abord comprendre que là où la série si populaire des Tony Hawks axait plus son gameplay comme celui d’un titre résolument pensé (et tourné) arcade ; Session : Skate Sim prend le pari de la simulation pure et simple.

     Dans les faits, cela se traduit par des idées très disparates et radicalement éloignées de celles proposées ailleurs.

     Premier point diablement positif : finies les missions chronométrées. Session vous permet, au contraire, d’explorer librement les différentes cartes sans contraintes. Pas de réel Open World cependant, vous passez de l’une à l’autre en prenant le bus. Une bonne idée, et qui permet au joueur de découvrir dès les premiers instants toute l’amplitude du terrain de jeu via le menu des transports.

     Car oui, sur ce plan, Session donne le vertige. Vous pouvez en effet librement vous balader (et rider) au travers d’une quarantaine de cartes différentes réunies en trois villes et, de nouveau, explorables à loisir.

     Également, Session vous permet de récupérer votre skate en main pour vous balader à pied. Un trick est trop compliqué ou vous vous retrouvez bloqué dans un coin ? Pas de soucis : via une simple pression sur le bouton X votre personnage descend de sa planche.

     Dans ces différents environnements, vous rencontrez des PNJs qui vous donneront des défis et autres missions secondaires. Ces « quêtes » vous permettent d’engranger argent et expérience, afin à la fois de vous améliorer mais également d’acheter tenues et améliorations pour votre planche.

     Enfin, parmi les bonnes idées, je me dois de parler du « housing ». Vous pouvez très librement modifier les différents environnements en ajoutant différents obstacles et objets pour créer le skate park de vos rêves. Même en pleine rue.

     Une grosse première partie du jeu sert de tutoriel. Plutôt bien pensé, ce dernier vous apprend les bases des tricks les plus utiles avant de vous lancer dans le grand bain…

     … Et c’est sans doute là que la plupart des joueurs risquent de se retrouver perdus.

Sk8ter Boi

     Venons-en maintenant au cœur du titre : le gameplay. De nouveau très éloigné des autres jeux du genre, Session : Skate Sim propose une prise en main… surprenante.

     Contrairement aux Tony Hawks et consorts, l’accent a été mis sur un rapprochement du réalisme. Cela se traduit par une maniabilité originale et, de facto, compliquée à appréhender et à comprendre.

     Soyez avertis dès maintenant : Session demande du temps, de l’implication et de la maîtrise pour être parfaitement apprécié à sa juste valeur.

     Le stick gauche dirige l’avant, le droit l’arrière. Les gâchettes permettent de tourner la caméra. Ce choix de mappage des touches est singulier, surprenant, et très difficile à comprendre et à appréhender.

     Mais une fois maîtrisé, le gameplay est étonnamment fluide et on peine à revenir à une maniabilité plus « traditionnelle ».

     Oui, Session : Skate Sim est plaisant à jouer… au bout de quelques heures laborieuses, anarchiques ; pour ne pas simplement dire pénibles.

     L’exemple le plus flagrant concerne le « ollie ». Figure de base consistant tout simplement à sauter avec sa planche, elle s’exécute dans la plupart des jeux en appuyant simplement sur une touche. Dans Session, vous devez d’abord incliner le stick droit vers le bas afin de vous pencher, puis monter le gauche afin de vous relever. Oui, c’est complexe. Et, oui, c’est aussi bien plus logique et proche de la réalité.

     Une figure aussi basique représente dans les faits un réel entraînement et n’est pas à la portée de tous. Elle demande de maîtriser son poids, de comprendre les bases de la physique. Et Session vous fait comprendre, par ce simple mouvement, que tous les autres seront du même acabit.

     Il m’aura fallu plus d’une heure pour passer le seul tutoriel, m’arrachant un à un les cheveux pour essayer de comprendre, puis de maîtriser ce qui me paraissait si basique ailleurs.

     Au gré des différentes missions, des PNJs vont vous proposer des défis de plus en plus relevés. Certains demandent une réelle maîtrise du titre, d’autant que contrairement au tutoriel vous n’avez alors plus accès à des conseils. Un personnage se contentera de vous dire : « Fais un trick en début et fin de manual sur la rampe ». Ce sera alors à vous de vous souvenir comment exécuter tous ces mouvements.

     Très austère et difficile, Session : Skate Sim n’est clairement pas pour tout le monde ni à mettre entre toutes les mains. Mais au terme de cet apprentissage, le plaisir est immense et la récompense en vaut réellement la chandelle.

     Autre point négatif cependant : la liste des tricks n’est pas complète, et il n’est pas non plus possible de refaire le tutoriel.

Une version Switch sacrifiée ?

     Session : Skate Sim est sorti voilà plus de 4 ans sur toutes les plateformes à l’exception d’une seule : la Nintendo Switch. C’est désormais le cas, et très clairement le travail effectué par les équipes est incroyable… tout autant que décevant. Bien entendu, je ne me hasarderai pas à de vulgaires comparatifs avec les autres supports.

     Commençons par ce qui saute immédiatement aux yeux : oui, Session : Skate

Sim sur Switch est laid. Les modèles des personnages sont pixélisés, des artefacts graphiques présents sur la plupart des surfaces en gros plan, l’univers plat, morne et dénué de toute vie.

     Mais ce constat étant établi, peut-on dire pour autant que ce portage est un échec ? Eh bien… pas du tout !

     Certes, de lourds sacrifices ont été concédés par l’équipe de développement ; mais en contrepartie, le jeu ne souffre pas, jamais, du moindre petit lag. Un exploit au vu de la taille des cartes et du nombre d’environnements qui, en format dématérialisé, ne tient que sur 5 petits GO !

     Une fois en jeu, le tout est certes vide et souffre d’un manque criant de polygones, sans pour autant piquer les yeux comme dans un Dynasty Warriors 9 Empires. Oui, c’est jouable et même agréable. Surtout en mode portable.

     Si vous parvenez à passer outre les graphismes, vous avez dans le creux de vos mains un très grand jeu, plaisant et diablement addictif.

     De plus, les développeurs ont choisi de laisser une bonne dose de liberté aux joueurs afin d’expérimenter. Dans les options, vous trouverez en effet la possibilité d’améliorer les graphismes, d’ajouter des pnjs passifs, de rendre de la vie à ce monde bien vide.

     Libre à vous alors d’expérimenter, jusqu’à trouver un compromis que vous seul jugez acceptable. Pour ma part, j’ai pu rapidement rendre le titre bien plus vivant et agréable, sans pour autant perdre en fluidité sur Switch OLED en mode portable.

J’aime

J’aime moins

L

Une excellente simulation

L

Une quarantaine de cartes divisées en trois villes

L

Des tas de spots

L

La possibilité de personnaliser le terrain

L

Aucun lag

L

Des options pour améliorer le rendu

L

Addictif une fois maîtrisé

K

Graphiquement faible

K

Des artefacts graphiques fréquents

K

Une difficulté qui peut rebuter