Sky Oceans: Wings for Hire se présente comme un JRPG d’aventure développé par Octeto Studios et édité par PQube, lancé en octobre 2024. Dans un univers post-apocalyptique où les cieux remplacent les mers, vous incarnez Glenn Windwalker, un jeune capitaine de navire volant, et vous êtes propulsé dans une quête épique mêlant combats aériens, exploration et gestion de ressources. Avec des inspirations claires de jeux comme Skies of Arcadia, le titre semble destiné à raviver une nostalgie tout en apportant une fraîcheur bienvenue au genre.
Pourtant, bien que Sky Oceans ait toutes les cartes en main pour être une expérience captivante, il est marqué par une série de limitations qui tempèrent considérablement son impact.
L’exploration est au cœur de Sky Oceans, et c’est ici que les promesses du jeu se heurtent à la réalité. Dès le début, le jeu donne l’impression que vous pouvez voguer librement dans un océan infini de nuages, à la recherche de mystères et de trésors cachés. Mais cette impression de liberté s’estompe rapidement. Au lieu de vous permettre de naviguer sans contrainte, Sky Oceans restreint vos mouvements avec des barrières invisibles sous forme de courants aériens dangereux. Ces courants obligent à emprunter des chemins linéaires, réduisant considérablement l’aspect « monde ouvert » que l’on pourrait attendre.
Le potentiel d’un univers riche en découverte est ainsi minimisé par ces limites, créant une expérience d’exploration qui devient rapidement répétitive. Les îles flottantes, bien qu’esthétiquement variées, finissent par se ressembler en termes de contenu. Ce qui aurait dû être une aventure riche en découvertes se transforme en un voyage monotone où les secrets cachés ne surprennent plus. Pire encore, les contrôles du navire sont loin d’être fluides : les déplacements sont lents, et la navigation devient vite un exercice de patience plutôt qu’un plaisir.
De plus, les quêtes d’exploration ne se distinguent pas les unes des autres. Vous serez souvent amené à effectuer des tâches répétitives comme chercher des objets ou combattre des ennemis sans grande variation dans les missions. Malgré quelques moments d’émerveillement face à des panoramas célestes bien conçus, le plaisir de l’exploration est entravé par ces mécaniques rigides.
Les combats au tour par tour, censés apporter une dimension stratégique aux batailles aériennes, sont un autre point faible du jeu. Bien que l’idée de batailles navales dans les cieux semble prometteuse, la mise en œuvre laisse à désirer. Chaque affrontement est ralenti par des animations longues et répétitives. Lorsque vous attaquez, chaque tir est suivi d’une séquence d’animation qui, au lieu de dynamiser l’action, casse le rythme du jeu.
Les combats deviennent donc rapidement répétitifs, non pas parce qu’ils manquent de diversité dans les ennemis, mais à cause de la lenteur du système lui-même. Chaque attaque, chaque esquive, chaque soin, tout est accompagné d’animations qui alourdissent les séquences et fatiguent le joueur. Cette lenteur aurait pu être tolérable si le système de combat offrait des stratégies profondes et complexes, mais ce n’est pas le cas. Les compétences spéciales manquent de punch, et vous finissez par utiliser les mêmes attaques de base à répétition pour terminer rapidement les affrontements.
Ce manque de dynamisme dans les combats est l’un des aspects les plus frustrants de Sky Oceans. Vous espériez des affrontements intenses et stratégiques dans les cieux, mais la réalité est que ces batailles se transforment en un exercice fastidieux. La répétitivité des combats, associée à la lenteur des animations, enlève tout le plaisir que vous pourriez espérer en affrontant des pirates ou des créatures dans un environnement aérien.
Le scénario de Sky Oceans commence par une promesse intrigante : vous êtes Glenn Windwalker, un jeune capitaine qui cherche à découvrir la vérité sur la disparition de son père, tout en naviguant dans un monde où les océans ont disparu. Ce point de départ pourrait donner lieu à une aventure épique, pleine de rebondissements et de révélations. Cependant, l’histoire peine à sortir des sentiers battus et manque cruellement de surprises.
Le déroulement du récit reste trop linéaire et prévisible. Bien que les personnages secondaires soient attachants, ils n’apportent pas suffisamment de complexité à l’intrigue. Glenn, le héros, est un protagoniste typique de JRPG : courageux, mais souvent prévisible dans ses actions et ses motivations. Les interactions avec l’équipage et les PNJ manquent également de profondeur. Vous pouvez échanger avec ces personnages lors des phases d’exploration terrestre, mais ces moments sont souvent entrecoupés de quêtes secondaires répétitives qui finissent par nuire à l’immersion.
L’un des points forts de Sky Oceans réside dans ses visuels. Le style artistique, avec ses îles flottantes et ses cieux infinis, est charmant et rappelle les grands JRPG de l’époque Dreamcast et PlayStation. Les environnements célestes sont vivants, et même si les îles flottantes peuvent paraître similaires après un certain temps, elles sont agréables à regarder.
Cependant, cette esthétique plaisante est gâchée par des performances techniques décevantes, surtout sur la version Nintendo Switch. Vous allez rencontrer des ralentissements fréquents, particulièrement lors des combats ou des scènes où plusieurs éléments sont à l’écran. Ces baisses de performance affectent l’immersion et rendent certaines séquences frustrantes. De plus, certaines textures manquent de finesse, ce qui contraste avec la direction artistique soignée.
En revanche, la bande sonore du jeu est l’un de ses points les plus réussis. La musique, composée par Naoki Sato, accompagne parfaitement les phases d’exploration et de combat, ajoutant une dimension émotionnelle à l’aventure. Les compositions musicales varient selon les environnements et les situations, créant une ambiance immersive. Cependant, encore une fois, l’absence de doublages vocaux pour les personnages enlève une couche supplémentaire d’immersion.