Blade 2: The Return Of Evil est un Action-RPG disponible sur Switch depuis 2019, uniquement au format dématérialisé. Il s’agit d’un jeu du studio coréen ActionSquare (ou, si l’on en croit l’URL de leur site officiel « action2quare ») notamment connu pour… rien, en fait.
Développeurs de seulement 4 titres, majoritairement à destination du marché smartphone ; Blade 2: The Return Of Evil est leur première production à arriver sur console. Et les passerelles qui se dessinent entre la portable de Nintendo et les App/Play Stores deviennent de plus en plus inquiétantes… Surtout quand ces fameux titres sont vendus à 23€ sur l’eShop contre 2€ sur smartphone.
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Editeur(s)
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Action Square |
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Sortie France
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18 Juin 2019
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PEGI
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+16 ans
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| Liens | Site Officiel |
| Support de test | Nintendo Switch |
Korean Beauty
Blade 2: The Return of Evil est un beau jeu. Très beau, même. On sent ici toute la patte si particulière des designers coréens et des canons de beauté si chers au pays. Chacun des quatre protagonistes principaux est une gravure de mode. Les hommes sont virils et musclés, les femmes sont avantagées de formes rebondies et de croupes galbées. Si on est loin de ce que pouvait nous offrir un Magna Carta en son temps, il est tout de même appréciable de constater que l’effort n’a pas été mis que sur la plastique des personnages.
En effet, Blade 2 est généreux en effets visuels. Décors, monstres, boss, particules à foison… Tout est fait pour vous en mettre plein les yeux, dans le plus pur style coréen.
Mais, et je le redis, le titre d’ActionSquare est avant tout un jeu mobile. Et à ce titre, il souffre de toutes les tares inhérentes à ces derniers. Ainsi, on retrouve un très faible nombre de créatures à combattre, dupliquées à l’excès ; des décors et textures copiés-collés pour économiser des ressources, ou encore des personnages secondaires vaguement animés.
L’important pour eux consiste à absorber votre regard sur les fesses bombées de votre héroïne le plus possible, sans doute dans l’idée de faire réagir votre cerveau reptilien afin de vous faire cracher un maximum de pognon.
On déplore donc un nombre de biomes relativement restreint et des zones très petites aux textures surexploitées, au profit d’une qualité graphique élevée concentrée sur certains aspects bien précis.
C’est l’histoire d’un mec…
Vendu comme un hack’n’slash sur la majorité des (mauvaises) plateformes et autres sites « spécialisés » qui n’ont sans doute jamais touché au titre ; Blade 2: The Return Of Evil est en réalité plus proche d’un beat’em all d’une tristesse affligeante.
Si sa mise en scène est conçue pour capter l’attention du joueur, le scénario, lui, a clairement été sacrifié sur l’autel de la rentabilité. D’une banalité effarante, bourré à la truelle de poncifs maintes fois éculés ; il ne parvient jamais à surprendre et se contente du strict minimum. Vous êtes un héros. Le mal est partout. Et le mal, c’est pas bien.
Rien n’est jamais mis en œuvre pour vous impliquer dans la trame principale, ni dans le destin des personnages. Aussi, on se contente de parcourir les niveaux sans réellement prêter attention à ce qui se déroule autour de nous. Aucune quête secondaire ni mission annexe ne vient non plus gonfler l’intérêt du titre, pour ne nous laisser au final qu’un goût bien amer en bouche.
UnSacred 3
Vous vous rappelez de la déception de Sacred 3 ? Le fait d’avoir transformé le seul vrai concurrent de Diablo en une sorte de beat’em all insipide et redondant ? Eh bien, Blade 2: The Return Of Evil s’en souvient, puisqu’on est ici face à un jeu qui s’en inspire très largement… mais qui réussit l’exploit de faire pire.
Les niveaux sont minuscules (comptez 2 à 3 minutes pour les terminer) et ne proposent aucune exploration possible. Tout est balisé sur un chemin unique, qu’on se contente de suivre en enchaînant des combats insipides et des QTE affligeants, jusqu’à parvenir à un boss.
Pis encore, n’espérez pas le moindre ersatz d’open world. Ici, le choix de votre prochaine mission s’affiche sur un écran de sélection chapitré, sans jamais vous laisser la moindre liberté et, de surcroît dénué de cohérence scénaristique. Le niveau 1-2 suit le niveau 1-1, etc… jusqu’à l’écœurement.
Comme dans tout mauvais jeu qui se respecte, Blade 2: The Return Of Evil dispose également de brillantes idées très originales. Comme ne pas avoir de système d’expérience incrémentale ni de loot. Vous gagnez un nombre de points fixe et un ou deux objets aléatoires une fois le niveau bouclé. Jamais pendant. Et pour en avoir fait le test, battre tous les ennemis ou simplement les fuir ne fait pas grande différence dans les récompenses. Autrement dit : jouer ne sert strictement à rien.
Cerise sur le gâteau : refaire les anciennes missions est d’une crasse inutilité. Si, une fois le niveau 20 atteint, vous avez envie de boucler les « objectifs » du niveau 3… vous récupérerez du loot de niveau 3. C’est brillant de nullité.
Pensé et designé pour les mobiles, Blade 2: The Return Of Evil a tous les défauts. On sent que le système de paiement a été retiré à la dernière minute, sans réellement envisager d’autres mécaniques pour le remplacer. On se contente donc d’une version « free to play » d’un jeu, mais au prix d’un double A.
Le gameplay en tant que tel s’en tire pourtant un poil mieux. Les affrontements savent être stratégiques et nécessitent souvent une dose de réflexe pour s’en tirer indemne. Que ce soit sur les esquives ou les attaques, le jeu d’ActionSquare est malgré tout généreux dans sa débauche de mouvements acrobatiques et d’effets tout à fait corrects. Mais est-ce suffisant pour le sauver de la catastrophe ? La réponse simple tient en un mot : non.