Sorti le 17 mai 2024 sur Nintendo Switch, Morbid: The Lords of Ire est le dernier opus du studio Still Running, publié par Merge Games. Tout comme pour son prédecesseur, le jeu vous plonge dans un univers glauque et horrifique, empruntant beaucoup aux mécanismes des Souls-like.

Après le succès mitigé de Morbid: The Seven Acolytes, cette suite parvient-elle à redresser la barre ou s’enfonce-t-elle dans les ténèbres de ses propres ambitions ? Plongeons dans l’horreur pour le découvrir.

Un univers graphique et sonore oppressant

Dès les premiers instants, Morbid: The Lords of Ire impose une atmosphère sombre et angoissante. Les paysages torturés, les créatures grotesques et les décors sinistres créent un environnement aussi fascinant que repoussant dans la droite ligne de ce que proposait son ainé.

L’abandon de la perspective isométrique au profit d’un rendu 3D permet une immersion plus profonde, mais pas sans sacrifices. Les environnements, bien que détaillés, souffrent parfois de problèmes de pixelisation lors des scènes d’action rapides, ce qui casse l’immersion et irrite plus qu’il ne fascine; surtout lorsque ces artefacts graphiques causent des morts involontaires.

La bande-son, bien que présente, manque de constance et ne parvient jamais à la cheville du prédecent opus. Il n’est pas rare de se retrouver dans un silence quasi total, ce qui peut nuire à l’atmosphère oppressante que le jeu cherche à instaurer.

En revanche, les effets sonores lors des combats, des cris des ennemis aux impacts des armes, sont particulièrement réussis et ajoutent une dimension auditive appréciable à l’expérience.

Un gameplay exigeant mais inégal

Le cœur de Morbid: The Lords of Ire réside dans son gameplay exigeant. Le système de combat, bien que simpliste avec des attaques légères et lourdes, demande précision et timing; dans la droite ligne des autres Soul-Like.

Les mécaniques de blocage parfait et de riposte ajoutent une couche de profondeur, récompensant les joueurs les plus habiles mais imposant une certaine rigueur pour parvenir à s’en sortir. Si vous êtes amateur de jeux du genre, vous ne serez pas dépaysé.

Attention cependant : les contrôles sur Switch peuvent se révéler assez laborieux, rendant les actions cruciales parfois difficile à exécuter. Il n’est pas rare de perdre à cause « de la manette » plus que d’un manque de compétence, même pour les aficionados.

La gestion de la santé mentale est un aspect toujours intéressant, ajoutant une dimension psychologique au défi physique. Tout comme dans son ainé, vous devez gérer votresanté mentale, affectée par l’horreur ambiante et vos propres décisions; ce qui influence directement vos performances en combat.

Toujours dans cette quête de pesanteur, Morbid : The Lords of Ire ne propose aucun PNJ ni marchands dans les environnements extérieurs. Certes, cela renforce une certaine tension; mais il aurait été préférable que les développeurs corrige ce point afin de mieux développer le lore de leur univers si riche.

Le jeu adopte une structure semi-ouverte, encourageant l’exploration et la découverte de secrets. Les sanctuaires servent de points de sauvegarde et permettent de voyager rapidement entre les zones, mais les temps de chargement sont longs et fréquents, ce qui peut rapidement devenir frustrant.

L’absence de carte, déjà décrié dans le précedent opus, est un choix discutable. Si la linéarité des niveaux empêche généralement de se perdre complètement, elle peut néanmoins désorienter les joueurs dans les environnements plus labyrinthiques.

Les armes et les objets à ramasser sont variés, offrant différentes approches en combat. Cependant, le manque de marchands oblige les joueurs à fouiller chaque recoin pour trouver des ressources, ce qui peut devenir fastidieux voire nefaste dans les moments les plus critiques.

La progression par les runes et les bénédictions propose une personnalisation intéressante, mais les gains d’expérience sont lents, rendant le déblocage complet des capacités un processus laborieux.