Après la déception de Persona 3 Portable Remaster, je me suis attaquée au 4. Je pensais décrocher très vite après avoir testé les mécaniques désuètes et la redondance de son prédécesseur ; mais finalement, il m’a surprise en bien !

     Encore une fois, j’ai prénommé mon avatar Subaru. Oui, j’aime bien ce prénom, allez savoir pourquoi. Un rapport aux Pléiades, parce que les étoiles me fascinent ? Hum, Subaru dans X de Clamp m’a plu tout autant que les autres protagonistes, donc je ne crois pas… Mais, je digresse ! Subaru, donc, atteint la Chambre de Velours et rencontre Igor qui lui fait signer un contrat. Il lui explique que de grands chamboulements vont avoir lieu.

     Niveau scénario, c’est bien plus intéressant que le 3, car il s’agit d’une enquête. Des gens sont retrouvés pendus à des antennes de télévision. Subaru Ayakashi découvre qu’il existe un autre monde connecté aux télévisions. Visiblement, le meurtrier s’en prend à ceux qui sont passés à la télé.

     L’enquête avance très doucement… Trop doucement… Des mois de scénario pour que ça se décante un peu en été… Il faut s’armer de patience !

     Concernant les donjons, les niveaux sont aléatoires. On peut trouver des coffres utiles comme de simples culs-de-sac.

     Il n’y a pas ce principe de péché inhérent aux Donjons de Persona 5. En revanche, chacun d’eux manifeste des facettes profondément enfouies de son maître. Un bon exemple avec Kanji qui n’accepte pas sa bisexualité et façonne

     un alter relativement péjoratif. Cette idée de double, de vérité exacerbée pour créer une monstruosité, se développe sous la forme d’un péché dans Persona 5. Tandis qu’ici, c’est une part d’ombre à accepter. En la combattant puis en assumant la matérialisation de ses faiblesses, elle s’intègre en adoptant une autre forme. Il y a toujours cette dualité de lumière/ténèbres d’un point de vue métaphysique. Le donjon reflète la manière dont l’Ombre perçoit le monde. L’Ombre est un peu différente dans ce Persona. Il s’agit de ce dont on a honte, une facette de soi que l’on rejette. Chaque protagoniste est obligé de l’affronter pour établir le lien, contrairement au 5 où la Persona sommeille déjà en eux.

     Reprenons les donjons ! C’est long et ennuyeux à force. La maniabilité est moins horrible que dans le 3, mais ce n’est pas parfait. Une fois, j’avais trouvé un mob ultra rare et Rize m’a déconseillé d’ouvrir le coffre 2 fois en me disant qu’elle sentait une présence funeste. Je me suis dit « Cool, de l’XP ! » Évidemment que je l’ai ouvert… Et j’ai essuyé une défaite retentissante… Obligée de recommencer l’étage, l’ennemi avait bien sûr disparu. Tout est aléatoire, parfois c’est frustrant, car l’exploration n’est pas forcément méritoire.

C’est marrant, car il a droit à une illustration pour son perso, contrairement au 5 dans lequel on ne le voit pas.

     Il y a… des bugs ou des oublis. Lorsqu’on étudie quand il pleut, les stats augmentent. Plus encore après avoir lu Méthodologie d’études. Mais… ! Pas quand on bouquine un livre qui augmente les stats depuis chez soi… Pourtant, Réviser octroie bel et bien le bonus, mais pas les bouquins… Pourquoi ? Pas logique…

     Côté musique, il y a des titres sympas. Alors certes, c’est assez redondant dès que vous êtes dehors, car c’est la même piste qui tourne en boucle. Pour autant, votre héros bouge pas mal et chaque donjon a sa propre musique, ouf !

     Pour débloquer la Gare et la Plage, vous devez effectuer 3 virées en scooter. Ça mange du temps à chaque fois, donc à choisir selon votre planning.

     Je déplore le manque d’activités pour remplir les journées… C’est extrêmement redondant… Chaque jour se déroule de la même manière : des cours puis… glandage dans quelques lieux pour glaner des points. Rien de plus. Il y a des conditions pour améliorer les relations : être présent tel jour etc… Grr ! Dans le 5, c’était le psy le plus dur avec lequel se lier puisqu’il y avait une deadline et qu’il n’était pas forcément présent encore une fois… En tant que Joueur, on ne doit pas s’encombrer avec l’emploi du temps des pnj ! « Moi je suis dans la Bibliothèque tel jour. » « Ah mais moi, tu dois intégrer une équipe de sport pour me parler. » « Ça dépend s’il pleut. » « Non mais en fait, t’as pas avancé le scénario, donc l’interaction n’est pas disponible même si je suis devant toi. » Ahaaaa ! Qu’ils notent leurs disponibilités de manière simple et accessible ! Un peu de bon sens !

     J’ai utilisé Yosuke en pensant qu’il resterait dans mon équipe. Un healer, c’est toujours pratique. Mais entre le fait que je n’ai looté aucune arme pour lui (et j’ai zappé son Donjon annexe, le seul oubli sur toute l’équipe) ; et surtout son homophobie… Je ne l’avais tellement pas vu venir ! Yosuke est odieux avec Kanji ! OK, il aime les hommes, et alors ? Durant la classe verte, Yosuke pète un plomb en s’imaginant qu’il va le toucher et ça le dégoûte. J’aurais aimé le virer de la

tente à coups de pompe ! Franchement ! Kanji en plus ! Le gars intimidant qui, sous ses allures de voyou, aime la broderie, la mode et tout ce qui est créatif. Exécré par les garçons et les filles à la fois. Le reclus qui a du mal à se faire une place au sein du groupe et qui s’entend dire ce genre de trucs… Du coup, il essaie maladroitement de prouver que les filles ne l’indiffèrent pas. Ridicule… Et Yosuke s’acharne à d’autres reprises, dans la cascade par exemple. Kanji saigne du nez en voyant les garçons en maillot, ce qui dégoûte Yosuke qui l’insulte. Mais baffez-le, c’est pas possible !

     Sinon, aparté, j’ai ri lorsque le prof a vomi sur eux. Oui, c’était gratuit mais très drôle dans le contexte.

     Outre Yosuke, il y a bien pire… Rize est absolument insupportable. Sa voix, son comportement… Et le combat contre son Ombre était tellement gênant ! La danseuse de pole dance nue, enduite de body painting qui se caresse et frotte sa vulve contre la barre lors des grosses attaques… Hem… Non !

     Ce n’était pas utile de la sexualiser à ce point, de l’entendre gémir en attaquant. On a compris le message, vous donnez juste une mauvaise image du milieu vidéoludique… Farrel a rédigé un édito fort pertinent sur le sujet par ailleurs.

plus elle drague comme une dévergondée… Les persos sont toujours statiques et anguleux dans cet opus, mais il y a une vraie amélioration par rapport à Persona 3.

     J’ai bien aimé l’ambiance globale. Les mois qui défilent, les saisons. Je regrette juste le manque d’activités qui suscite beaucoup d’ennui quand il n’y a pas de scénario.

     Comme je le disais plus haut, même si vous venez de débloquer vos héros, il faut attendre d’avoir atteint le Rang 1 pour passer du temps avec eux. Et là, vous allez me dire « Mais comment développer votre lien si c’est bloqué ? » Il faut biaiser le jeu… Comme lorsque je cherchais la mercerie de Kanji. J’ai choisi Yukiko pour m’accompagner, j’ai obtenu le Rang 1 comme ça et j’ai pu l’améliorer ensuite… Mais je suis d’accord, c’est mal fait…

     Concernant le système de combat, il reste identique à la licence Persona avec le principe d’avantages et de faiblesses, au tour par tour. Chacun de vos persos est lié à un élément en particulier. Vos Personae peuvent assimiler un nombre d’attaques prédéfini donc il faudra en effacer pour en apprendre d’autres.

     Si vous voyez une Main Dorée, combattez-la, elle donne pas mal d’XP !