Sorti en juin 2018 sur PS3, PS4 et PS Vita, Rainbow Skies est la suite de Rainbow Moon. Les deux RPG, à l’époque, ont reçu un accueil critique et public plutôt positif.

Premiers jeux du genre du studio allemand SideQuest, n’ayant depuis plus rien sorti ; c’est l’éditeur EastAsiaSoft qui a pris la décision, en 2023, de proposer un portage du titre sur Nintendo Switch.

La date de sortie est prévue pour le 11 août 2023, en exclusivité sur l’eShop, au prix de 19,99€. Et si j’insiste sur le prix dans cette introduction, c’est pour une très, très bonne raison.

Editeur(s)
Eastasiasoft
Sortie France
11 août 2023
PEGI
+12 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

Un bon petit RPG

Commençons par la base : Rainbow Skies est certes la suite de Rainbow Moon, mais il n’est pas nécessaire vous ayez fait le premier pour l’apprécier. S’il se déroule dans le même univers, ce second opus introduit de nouveaux personnages, intrigues et lieux.

Vous incarnez un épéiste vivant sur une île volante. Ce dernier doit passer une épreuve afin de prouver sa valeur en combattant des monstres, mais à cause de sa maladresse, il détruit la source d’alimentation qui empêche ces viles créatures d’envahir le village.

N’écoutant que son courage, il essaie de réparer son erreur tout en dissimulant sa bévue. Malheureusement pour lui, tout ne se passe pas comme prévu et il se fait éjecter de son île.

Mais en faisant cela, votre héros découvre que les croyances populaires étaient infondées : la terre sous les nuages n’est pas empoisonnée ni inhabitable. Mais alors, pourquoi tant de mystères et de secrets ? C’est ce que le jeu vous propose de découvrir lors d’une aventure épique.

Une fois n’est pas coutume : RPG oblige, je ne vous spoilerai rien de l’intrigue et vous laisse le loisir de la découvrir par vous-même si le jeu vous intéresse. Sachez seulement que si le scénario n’est pas le plus original du genre, il se laisse agréablement suivre grâce à son écriture légère et bourrée d’humour.

Car oui, Rainbow Skies est un jeu qui assume le fait d’être avant tout une parodie de lui-même. Que ce soit via un antihéros puissant mais incroyablement niais, des situations cocasses ou encore des blagues régulières (qui font souvent mouche, il faut l’avouer) ; c’est un titre plaisant à suivre avec le sourire.

Et que serait un JRPG sans sa pléthore de quêtes annexes ? Là encore, ces dernières parviennent à surprendre en vous proposant des objectifs soignés et des récompenses intéressantes. Certes datées, elles ajoutent un petit plus à une aventure sympathique, difficile à lâcher.

Car Rainbow Skies dispose de réelles qualités (en plus de son écriture). Tout d’abord, le titre est intégralement localisé en français. Fait surprenant à une époque où tous les dialogues finissent par se ressembler dans leur forme, ici les textes sont relativement gros et blancs sur fond bleu. Un gros, GROS point positif pour tous ceux qui ne supportent pas le « mode sombre » imposé depuis quelques années et dont je fais indubitablement partie.

Petite parenthèse à ce sujet, puisque l’occasion m’est donnée : NON, le « mode sombre » n’est pas meilleur pour les yeux. Et, OUI, certaines personnes souffrent de troubles de la vision qui rendent ce choix artistique délétère à leur expérience.

Concernant la direction artistique, elle est très cartoon. Ici, nulle recherche d’ultra-réalisme. Les personnages ont une tête volontairement plus grosse que leur corps, les textures sont imposantes et chatoyantes. Le résultat peut surprendre, tant le titre semble sortir d’une autre époque ; mais demeure indubitablement plaisant à parcourir.

Fini le temps perdu à chercher pendant des heures un élément caché dans le décor : ici tout est visible, clair, lisible. Certes ce n’est pas la claque graphique de l’année, mais on sent rapidement (tout comme pour les dialogues) la volonté de l’équipe de développement de créer un jeu pour tout public, facile à prendre en main et à suivre, dans lequel la lisibilité prime sur le reste.

Un énorme point positif, bien loin de ce qui est malheureusement proposé aujourd’hui. Que vous soyez amateur de JRPG ou néophyte du genre, Rainbow Skies est un titre plaisant et accessible. Et c’est sans doute sa plus grande force.

Pokémon Tactics

Passons au cœur de ce qui fait un bon RPG : son système de combat. Ici, les affrontements s’effectuent au tour par tour sur de petites cartes stratégiques. Lors de vos déplacements dans le monde, vous allez croiser toutes sortes d’ennemis visibles à l’écran. En heurtant l’un d’eux, le combat se déclenche.

Une fois à l’intérieur de cette petite arène, vous êtes face à du très classique pour ce genre de productions : chaque personnage peut être déplacé sur un nombre de cases limité et effectuer une action (attaquer, utiliser une compétence, consommer un objet ou se défendre).

Certaines techniques spéciales peuvent atteindre plusieurs adversaires, d’autres parviennent à infliger des dégâts à distance. Le résultat est, dans la forme comme dans le fond, extrêmement classique. Peut-être même trop.

Car, et il ne faudrait pas l’oublier, Rainbow Skies est un jeu de 2018. Et déjà à l’époque, ce système de combat était désuet et manquait d’originalité. Cette version Nintendo Switch n’apporte strictement aucun changement à ce dernier… Sauf qu’en face, nombreux sont les titres qui ont apporté un coup de dépoussiérage au genre. Notamment un certain Fairy Fencer F: Refrain Chord, sorti en avril sur le même support .

La prise en main de Rainbow Skies semble donc, pour toute personne ayant joué à ce type de productions depuis 2018, incroyablement en retard… pour ne pas dire totalement dépassée.

Les armes à distance ne peuvent attaquer qu’au corps-à-corps (sauf via des techniques), les animations et les déplacements sont lents et rigides, les techniques n’ont rien d’original ni de réellement stratégique.

Pire encore, il arrive bien souvent de se contenter de bourriner stupidement ses adversaires, tant mettre en place une quelconque stratégie relève de l’impossible.

Alors que reste-t-il à Rainbow Skies pour convaincre ? Eh bien… l’élevage de monstres. Car oui, le titre de SideQuest propose bel et bien un semblant de système de capture de créatures. Vous pouvez techniquement diriger tous les monstres que vous rencontrez… si vous avez le courage et la patience.

Car nous n’avons pas encore évoqué le principal défaut du titre : son niveau de difficulté. Comme dans une volonté de rallonger artificiellement la durée de vie, pourtant plus que correcte du jeu, les développeurs ont fait le choix quelque peu étrange de le rendre particulièrement ardu. Pour vous en sortir, il faudra donc passer par des phases de farming assez régulières… au détriment du rythme.

Une version Switch… ? Vraiment ?

Que la messe soit dite : il n’y a strictement aucune différence entre la version PS Vita de Rainbow Skies et ce portage Switch. Si vous avez encore la console portable de Sony qui prend la poussière dans une étagère, l’achat de ce dernier est donc soumis à réflexion.

Bien entendu, le jeu profite de la puissance de la machine en proposant des temps de chargement un poil moins longs qu’à l’époque, mais aussi la possibilité d’y jouer à la fois en mode portable et sur TV (ce qui était également techniquement le cas sur les consoles de Sony, via des manipulations… ardues).

Pourtant… il est clair que l’éditeur ne cherche certainement pas à se faire un billet mal placé sur cette version hybride. Et c’est sans doute un point à mettre en avant. Proposé à seulement 19,99€ et ne prétendant jamais être autre chose qu’un simple portage, Rainbow Skies et EastAsiaSoft sont intègres, ils ne cherchent pas à profiter des joueurs.

Ma conclusion sera donc sans appel : si vous n’avez pas eu le plaisir de découvrir Rainbow Skies à l’époque et que vous disposez d’un budget serré, foncez. Vous ne serez pas déçu de l’investissement.

J’aime

L

Le prix

L

Un bon portage

L

Graphiquement réussi

L

Entièrement en français

L

Des textes gros, en blanc sur fond bleu

L

Une exploration sympathique

J’aime moins

K

Le farming obligatoire

K

Daté par rapport à la concurrence

K

Un système de combat qui a très mal vieilli