Teslagrad 2 est, c’est logique, la suite de Teslagrad. Sorti initialement en 2013, le premier titre a, avant tout, connu un succès d’estime sur console portable. Favorisé par le catalogue assez peu fourni de la PS Vita, c’est sur cette dernière que le premier titre de Rain Games a surtout fait parler de lui.

Et grand bien lui en a pris, puisque ce jeu de plateformes basant l’essentiel de son gameplay sur la maîtrise de l’électricité était plus que bon. Tous ceux qui, comme moi, ont eu l’opportunité de mettre la main dessus s’en souviennent encore.

Mais alors, pourquoi ce second opus est-il sorti en catimini, sans bénéficier de la moindre petite campagne de communication ? C’est généralement un signe de mauvais augure… qui se démontre une nouvelle fois, malheureusement.

Editeur(s)
Maximum Games
Sortie France
19 avril 2023
PEGI
+7 ans
Liens Site Officiel
Support de test Nintendo Switch

Les Vikings du ciel contre la jeune fille électrique

À l’instar de son illustre prédécesseur, Teslagrad 2 tente de jouer la carte de la narration minimaliste pour vous plonger dans son univers.

Tout commence donc par une cinématique à la direction artistique… singulière(ment laide) qui vous présente votre héroïne, fuyant des pirates de l’air aux airs de Viking.

Et cette première prise en main est loin d’être mauvaise. C’est même tout l’inverse ! Les premières minutes du jeu vous forcent à fuir devant des hordes d’ennemis (oui, comme dans Itorah, sans doute une composante des jeux de plateformes les moins bons).

Jusque-là, tout va bien : le jeu est rapide, fun, plutôt joli… Puis vous obtenez votre premier pouvoir, continuez votre exploration… Et là… quelque chose ne va pas. Mais quoi ?

Assez difficile à décrire, il y a une sorte d’anomalie dans la matrice. Comme si le jeu n’en était pas réellement un… Comme si toutes les actions que vous entrepreniez demeuraient, finalement, terriblement vaines.

Et c’est le cas.

Durant une partie de l’aventure, toutes les mécaniques de plateformes sont ratées. Votre personnage peut, via des bottes magnétiques, s’accrocher à diverses parois. Une bonne idée qui aurait pu être utilisée pour instaurer un gameplay complexe et précis, à l’instar d’un Super Meat Boy… mais non. Dans les faits, vous vous contentez d’appuyer sur un bouton afin que le jeu se déroule tout seul, sans que vous ayez le sentiment d’avoir accompli quoi que ce soit.

Puis vient la première mort, et là vous réalisez que le jeu n’est pas réellement ce qu’il prétend, mais tend plutôt vers un genre très différent : le die and retry.

Pardon… C’est sérieux ?

Retroussant vos manches, vous vous apprêtez à vivre une aventure digne des plus grandes : Limbo, Super Meat Boy, Celeste. Autant de titres qui vous ont fait baver du sang et pleurer des torrents de sel. Ça y est. Enfin un nouveau Die and Retry ! Enfin, l’homme contre la machine, le développeur contre le joueur, le retour de ce sentiment unique de devoir être plus fort, agile, malin que quiconque pour faire partie des rares élus à gagner la gloire et le respect de tous!

Le jeu se poursuit. Vous récupérez des pouvoirs, combattez des boss, progressez dans l’aventure et… c’est fini ? Non, il va forcément y avoir un rebondissement scénaristique après les crédits et la vraie aventure va démarrer et… ah non, vous voilà de retour au menu principal.

Deux heures. DEUX HEURES. D.E.U.X. H.E.U.R.E.S.

Voilà tout le temps dont vous aurez besoin pour venir à bout de ce Teslagrad 2. Pas la moindre difficulté à l’horizon, un level design pitoyable, aucune énigme réellement retorse ni passage un tant soit peu délicat qui mettra vos nerfs à l’épreuve…

Juste deux heures de lignes plus ou moins droites, à glaner des pouvoirs surpassant les précédents et à vaincre des boss aussi faibles qu’ennuyeux.

Pourtant la DA était agréable. Pourtant il hérite d’un grand nom. Pourtant c’est toujours la même équipe en charge du projet… Que s’est-il passé ? Manque de temps, de moyens, d’envie, d’ambition ? Sans doute un peu de tout cela à la fois…

J’aime

L

La D.A. est plutôt agréable

J’aime moins

K

Un gameplay trop faiblard

K

Le level design peu inspiré

K

Aucune réelle narration

K

Se termine en DEUX HEURES !