Undawn est un MMO-RPG Free to Play disponible sur mobile et PC. Développé par Lightspeed Studios, à qui l’on doit déjà PUBG Mobile et Level Infinite (Tower of Fantasy, Goddess of Victoryn: Nikke) sous la houlette du géant chinois (et désormais incontournable) TENCENT ; le titre a sur le papier absolument tout pour plaire.

Sur le papier…

Note : Ce test a été exclusivement réalisé sur PC.

Editeur(s)
Tencent
Sortie France
26 Juin 2023
PEGI
+16 ans
Liens Site Officiel
Support de test PC

Un peu plus qu’une banale histoire de zombies

Undawn vous met dans la peau d’un survivant d’une apocalypse assez commune : les morts se relèvent et n’ont d’autre envie que de dévorer tout ce qui bouge.

L’histoire prend place quatre années après ce cataclysme. Vous êtes un (ou une) solitaire, parcourant les routes et vivant au jour le jour.

Après être tombé dans une embuscade, vous êtes contraint de sauter d’un pont et vous vous retrouvez près d’une station essence abandonnée. La chance étant de votre côté, vous parvenez à dégoter une arme et, surtout, une moto.

Vous parvenez alors à rejoindre une ville à l’abri des morts-vivants. C’est là que votre aventure commence vraiment.

Undawn ne réinvente pas la roue, mais se permet des libertés fort bienvenues dans ce type de productions. Ainsi, la cité dans laquelle vous vous réfugiez n’a rien à voir avec ce que les jeux idoines proposent habituellement.

La ville est grande, vivante, forte d’infrastructures et d’équipements de qualité. Outre les marchands, les maisons sont en bon état, vous trouverez un hôpital, une base d’hélicoptères et même une école.

Certes, l’amateur pourra toujours s’offusquer de cette vision plus qu’idyllique d’un univers supposément post-apocalyptique, en dehors de toute logique et sans aucune cohérence. Jamais ce genre d’endroit ne pourrait exister après la chute de la civilisation.

Mais au moins, il faut reconnaître au studio une certaine envie d’innover, de proposer quelque chose de vraiment différent, bien loin de The Walking Dead, The Last of Us ou encore Days Gone.

Cet endroit sert bien entendu de hub, dans lequel vous reviendrez régulièrement pour prendre vos missions, vendre vos loots ou simplement vous regrouper avec vos amis.

L’histoire principale se découpe autour de quatre zones très vastes. D’autres sont visiblement prévues ultérieurement, si d’aventure le MMO est un succès.

Le problème, c’est qu’en l’état, rien n’est moins sûr…

Commençons par le bon

Tout n’est, bien entendu, pas à jeter dans Undawn. Loin de là, même. Le côté MMO de survie en territoire zombie est une bonne idée. Le jeu est d’ailleurs plutôt plaisant à parcourir, les différents protagonistes et les idées mises en place sont assez convaincantes. Voilà pourquoi je vous propose de commencer par-là, par les bons côtés du titre, ce qui pourrait le sauver de l’oubli pur et simple vers lequel il se dirige pour l’instant si les développeurs ne mettent pas les bouchées doubles.

Plutôt que de vous laisser parcourir ce vaste monde à pied, vous obtenez lors de l’introduction une moto. Cette dernière vous permet de vous déplacer rapidement et s’avère plutôt agréable à prendre en main.

Certes, il est assez surprenant de constater que la gestion de l’essence ou des dégâts de votre véhicule demeure aux abonnés absents. De même pour sa personnalisation. Outre les skins, aucune amélioration n’est possible.

Cependant, il faut avouer que cet ajout est un réel plus qui donne un grand sentiment de liberté.

Pour le reste, le jeu est particulièrement bien réalisé, beau et vivant. On y retrouve une patte graphique commune au marché chinois. Autrement dit : graphiquement, vous êtes devant le haut du panier. Que ce soit en termes d’environnements, de personnages ou de cinématiques, Undawn est un jeu qui donne envie de prolonger l’expérience.

En parlant de ce point précis, la personnalisation de votre avatar est particulièrement poussée et permet de créer peu ou prou n’importe quoi. Il est également possible de sauvegarder votre modèle et de le partager sur internet, voire d’en télécharger également.

Le titre dispose aussi d’une importante part de survie. Entendez par-là que de nombreuses caractéristiques sont à surveiller tout au long de votre aventure pour éviter de mourir bêtement : santé mentale et physique, hygiène, nourriture… Tout y passe pour un maximum de réalisme.

Bien que l’interface soit particulièrement lourde, un indicateur vous donne régulièrement vos informations sous la forme d’un petit pop-up contextuel non invasif situé sur le côté gauche de l’écran. Un très bon point qui démontre que les développeurs ont pensé à tout pour essayer de vous simplifier la vie.

Autre point particulièrement positif : le jeu dispose d’un système de housing particulièrement complet. Au sein d’endroits prédisposés, vous pouvez librement construire l’abri de vos rêves en débloquant des plans.

Cette fonctionnalité est plutôt bien amenée et permet de laisser libre cours à votre imagination et à vos envies. Bon point également : vous pouvez verrouiller vos portes via un système de code à quatre chiffres, ajouter des coffres partagés entre vos installations, mais également interagir avec les différents éléments.

Il est agréable de s’asseoir, de manger, de faire une lessive ou de profiter de votre petit chez-vous.

Undawn dispose indubitablement de bonnes bases pour un MMO et reste agréable à parcourir. Que ce soit lors de l’exploration, des interactions sociales ou des très nombreuses activités disponibles (quêtes journalières, scénarios, construction, etc.), il n’y a jamais le temps de s’ennuyer sur le jeu et il dispose de tout ce qu’il faut pour réellement faire la différence…

Mais…

Un jeu qui n’a pas les moyens de ses ambitions

Malheureusement, Undawn est une expérience en demi-teinte et particulièrement difficile à cautionner dans son état actuel. Les problèmes sont nombreux, trop sans doute pour que je puisse en faire une liste exhaustive. Alors voici les principaux :

Uniquement disponible en anglais et en chinois, Undawn oublie une bonne partie du public cible en ne proposant aucune autre langue disponible à son lancement. Un choix particulièrement rédhibitoire quand il s’agit d’un MMO. Bien qu’un sous-titrage français soit prévu ultérieurement, en l’état et sans aucune date de disponibilité, il est particulièrement difficile de le conseiller à un public non anglophone.

Et pour cause, Undawn est un jeu qui se veut particulièrement complet… peut-être même trop par moments. Fort de très nombreuses options, de dialogues, de documents écrits, de systèmes de jeu, etc. ; il peut se révéler particulièrement difficile de s’y retrouver dans la kyrielle de possibilités inhérentes au jeu.

Et c’est justement là que les réels soucis commencent…

Pour expliciter les choses de la manière la plus simple possible : Undawn a été avant tout pensé comme un jeu mobile, non comme un titre multi-plateforme. L’accessibilité sur PC est… sommaire. Pour ne pas dire toujours en cours de développement.

Particulièrement mal pensée, la prise en main est un calvaire. Le HUD, par exemple, n’est accessible que via la souris (ou le tactile si votre écran est équipé). Et il y a beaucoup, BEAUCOUP d’éléments interactifs importants sur ce HUD…

Accès au menu, aux diverses options, aux statistiques, aux changements d’armes soi-disant « rapides », aux munitions… Bref, à tout ce qui peut être utile.

Et comment y accéder ? Via la touche « alt » du clavier, ce qui a pour conséquence de bloquer la visée de vos armes pour délier la souris. Un carnage.

Pour le reste, c’est exactement la même soupe : remapper les touches est pratiquement obligatoire, de même que gérer la sensibilité de la souris (particulièrement basse).

Certes, vous pouvez vous servir d’une manette pour profiter du jeu… mais là encore, rien n’est adapté. Ainsi, les options de dialogues ne sont sélectionnables qu’avec la souris, de même que certaines fonctionnalités importantes qui ne sont pas et ne peuvent pas être mappées. Enfin, la caméra sur le stick droit est incroyablement lente.

Jouer sur PC n’est donc pas particulièrement une sinécure… Mais quid du gameplay dans ce cas ? Peut-être parvient-il à sauver le jeu malgré ses défauts très conséquents ?

Eh bien… pas vraiment. Les armes n’ont aucun impact, manquent de « punch », les combats sont particulièrement mous et sans saveur. Pour rajouter du piment d’ailleurs, les développeurs ont eu la merveilleuse idée de faire apparaître régulièrement des ennemis derrière vous.

Un autre point particulièrement décevant : l’exploration en elle-même. Si j’ai dit (et je maintiens) que parcourir les différents environnements est agréable, force est de constater que ce qu’on attend d’un jeu de survie en territoire zombie n’est pas présent. Du moins, pas sous la forme qu’on attend.

La plupart des maisons sont vides, les voitures ne sont pas examinables, ni même les endroits abandonnés. Pour tout butin, vous pouvez dénicher des coffres disséminés çà et là, miner ou récolter des plantes.

Les ennemis ne lâchent pratiquement rien et le sentiment de danger demeure aux abonnés absents. Tomber à court de munitions ou de vivres, par exemple, tient presque de l’exploit.

Une politique économique agressive

Nous y voilà… Qui dit jeu gratuit dit, bien entendu, boutique et achats. Il faut bien supporter le développement, après tout.

Si vous êtes habitués à mes tests, alors vous savez que je n’ai rien contre. Tout au contraire, je comprends parfaitement la démarche. Mais il doit y avoir un juste milieu entre financement et prédation. Et Undawn ne semble pas vraiment savoir où mettre le curseur.

On y retrouve ainsi l’intégralité des mécaniques prédatrices propres aux pires gacha mobiles : lootboxes, boutiques, trois monnaies différentes, un pass de combat… C’est un florilège de possibilités, accessibles afin de craquer votre bourse.

Si la progression n’est pas limitée ou bloquée d’une quelconque manière que ce soit derrière un paywall ; l’ensemble de ces mécaniques incluses dès le lancement, alors que le titre est dans un tel état, ne laisse rien présager de bon pour l’avenir.

J’aime

L

Un système de survie assez complet

L

Une intrigue peu usuelle dans le genre

L

Graphiquement réussi

L

Des environnements agréables à parcourir

L

Le housing, bien pensé

L

De très nombreuses options de personnalisation

J’aime moins

K

En anglais uniquement pour l'instant

K

Des mécaniques prédatrices trop présentes

K

Un univers post-apocalyptique trop propre

K

Un gameplay surtout pensé pour mobile

K

Une interface peu adaptée

K

Des armes qui manquent de punch