Développé par le studio japonais AMATA K.K., The Tale of Onogoro est une aventure en réalité virtuelle qui plonge les joueurs dans un monde fantastique inspiré de la mythologie japonaise.
AMATA K.K. n’est pas forcément une entité connue en occident, pourtant le studio est composé d’anciens développeurs ayant travaillé sur des titres emblématiques tels que Ico, Shadow of the Colossus, et The Last Guardian.
Et si ces titres sont connus pour être particulièrement immersifs et émouvants, c’est bien en VR que les développeurs sont parvenus à capter au mieux l’essence de leur message pour le retranscrire d’une manière vibrante.
La Prêtresse Et Le Kami
L’histoire de The Tale of Onogoro se déroule dans un monde parallèle où la réalité et le mythe se rencontrent.
Le joueur incarne un héros transporté dans cette dimension pour sauver la prêtresse Haru, capturée par Masatake l’Ancien qui, pour l’entraver et être certain de l’empêcher d’interférer dans ses plans, lui arrache un œil, une jambe, un bras et le cœur. Et comme si cela ne suffisait pas, il lui dérobe également son arme et l’attache à un rocher.
En tant qu’invocation venue d’un autre monde, vous disposez d’une forme éthérée qui ne vous permet par d’interagir directement avec votre entourage. Pour ce faire, vous êtes équipé des Armes Divines, sortes de pistolets vous permettant d’attirer à vous divers objets et de capturer des essences élémentaires.
Tout comme pour les jeux précédemment cités, The Tale of Onogoro met tout en œuvre pour immerger le joueur au maximum et justifier chaque aspect par des explications diégétiques. Ainsi, Haru n’hésite pas à vous parler de votre casque VR, ou encore justifie de ne pas pouvoir entendre le son de votre voix. Malgré tout, il est possible de converser avec elle en répondant à ses questions par oui ou par non via un simple mouvement de tête.
Il est assez rare de trouver des jeux VR essayant autant de vous inclure dans la narration en tant que protagoniste actif, au point que puissiez réellement « répondre » aux PNJ pour faire avancer l’intrigue ou choisir votre propre chemin. En ce sens, le titre de AMATA K.K. est une immense réussite qui parvient sans peine à entraîner le joueur dans son intrigue.
The Tale of Onogoro dispose, de plus, d’une profondeur narrative vraiment soignée. L’histoire est bien écrite, avec des personnages attachants et une progression captivante. Haru, la prêtresse, n’est pas seulement un personnage à sauver ; elle joue un rôle actif dans l’aventure, aidant le joueur avec ses pouvoirs mystiques et fournissant des indices pour résoudre les énigmes.
La relation entre le joueur et Haru se développe au fil du temps, ajoutant une dimension humaine à l’expérience. Les dialogues sont bien écrits et les interactions entre les personnages sont crédibles, ce qui renforce l’attachement du joueur à l’histoire.
D’autant que pour lier les deux, le studio n’a pas hésité à inclure cette relation au cœur du gameplay.
Deux Âmes Pour Un Seul Corps
The Tale of Onogoro propose un gameplay basé sur la résolution de puzzles et l’exploration. Les joueurs utilisent les contrôleurs de la MetaQuest 3 pour interagir avec l’environnement, résoudre des énigmes complexes et combattre des ennemis.
La prise en main des armes divines est intuitive et d’une simplicité totale, d’autant qu’ils singent en partie les contrôleurs via des poignées disposant exactement des mêmes boutons. Pour ajouter à l’immersion, les mouvements des mains sont fidèlement retranscrits, de sorte que vous voyez vos doigts se déplacer réellement sur les différentes touches en temps réel.
Pour progresser, vous devez aider Haru à avancer. Cette dernière étant attachée à une lourde pierre, il est nécessaire de la « transporter » à l’une de vos deux armes divines.
Pour matérialiser le lien qui vous unit, sachez que vos deux corps sont étroitement liés. Cela se traduit par le fait que les blessures qui vous atteignent sont directement infligés à Haru. Lorsque cette dernière est à l’article de la mort, il est nécessaire de vous ruer vers elle et de saisir ses mains afin de partager un peu de votre essence vitale pour la sauver.
Les puzzles sont variés et bien conçus, allant de la manipulation d’objets à des défis de logique plus complexes. Chaque énigme résolue permet de progresser dans l’histoire et de découvrir de nouvelles zones du monde d’Onogoro. Les combats, bien que moins fréquents, ajoutent une dose d’adrénaline à l’expérience.
Comme dans Ico, vous ressentez rapidement le poids de votre responsabilité. Il est de votre devoir de protéger Haru afin de pouvoir poursuivre, quitte à vous mettre en danger.
Régulièrement, des combats de boss particulièrement épiques viennent ponctuer l’aventure afin de faire progresser l’histoire globale et ajouter une touche de défi fort bienvenue à l’aventure.
Esthétique Et Immersion
Visuellement, The Tale of Onogoro est une réussite. Le jeu utilise les capacités graphiques du MetaQuest 3 pour créer un monde riche et détaillé. Les paysages sont à couper le souffle, avec des temples anciens, des forêts mystiques et des créatures fantastiques. Chaque élément du décor est conçu pour maximiser l’immersion, conférant aux joueurs l’impression de se trouver réellement dans un monde mythique.
Les effets sonores et la musique contribuent également à l’immersion. La bande sonore, inspirée des instruments traditionnels japonais, crée une atmosphère envoûtante qui accompagne parfaitement l’exploration et les combats. Les doublages des personnages sont bien interprétés, ajoutant une dimension émotionnelle au récit.
Bien entendu, le titre est intégralement sous-titré en français et dispose d’une localisation de grande qualité qui parvient à retranscrire autant les textes que les émotions à la perfection.
