Sorti le 30 octobre 2024 sur Nintendo Switch, Vampire Hunters, développé par Gamecraft Studios, fusionne l’adrénaline des FPS classiques et la progression impitoyable du roguelite. À mi-chemin entre l’intensité d’un Doom et l’addiction d’un Vampire Survivors, il propose une boucle de gameplay brutale et viscérale, où chaque partie est un test de rapidité, de précision et de prise de risque.

Mais cette chasse aux vampires parvient-elle à capturer l’essence du carnage, ou se perd-elle dans une éternité de ténèbres oubliables ?

Le sang appelle le sang

Il n’y a pas de prophétie à accomplir, pas de royaume à sauver, pas d’élus destinés à renverser les forces des ténèbres. Dans l’univers de Vampire Hunters, vous n’êtes qu’un chasseur parmi tant d’autres, un survivant perdu dans un monde où chaque nuit est une guerre et où chaque combat est une question de secondes.

L’histoire ne se déroule pas à travers une narration classique avec des dialogues détaillés ou des cinématiques spectaculaires. Elle se construit par l’environnement, par les vestiges de ceux qui ont chassé avant vous et qui n’ont pas survécu, par le silence pesant entre deux vagues d’ennemis, par les armes éparpillées et les cadavres qui jalonnent votre route. L’univers de Vampire Hunters est un monde figé dans un éternel combat, où la seule constante est l’affrontement, où chaque nouvelle chasse est une répétition de la précédente, sans espoir de répit.

Vous incarnez un chasseur sans nom, sans passé, sans avenir, un guerrier condamné à errer dans ces terres hostiles, repoussant sans cesse les assauts d’ennemis qui reviennent inlassablement. Qui êtes-vous ? Pourquoi cette mission semble-t-elle sans fin ? Existe-t-il seulement une échappatoire à cette boucle infernale ? Autant de questions laissées en suspens, car Vampire Hunters ne vous raconte pas une histoire : il vous la fait vivre dans la fureur et le sang.

Les ennemis que vous affrontez ne sont pas que de simples monstres, ce sont des entités plus anciennes que l’humanité elle-même, des créatures qui ne chassent pas seulement pour se nourrir, mais pour affirmer leur domination sur ce monde nocturne qui leur appartient depuis toujours. Certains semblent avoir une conscience, d’autres ne sont que des bêtes déchaînées, mais tous ont un point commun : ils ne s’arrêteront jamais tant que vous respirez.

Là où Vampire Hunters brille, c’est dans sa capacité à raconter une histoire sans mots, à faire ressentir la solitude et la fatalité de la chasse sans passer par de longs dialogues. Vous ne cherchez pas à gagner, vous cherchez juste à tenir un peu plus longtemps.

L’Extermination comme seul horizon

Vampire Hunters ne cherche pas à révolutionner le genre du FPS, mais à en extraire l’essence la plus brute, la plus viscérale. Chaque partie est une danse sanglante entre réflexes, adaptation et carnage pur, une course contre la mort où chaque seconde gagnée est un exploit, et chaque erreur une condamnation immédiate.

Le jeu adopte une structure roguelite, où chaque chasse est une nouvelle tentative de survie, chaque échec un retour à zéro. Contrairement aux FPS classiques, ici vous ne vous contentez pas de collecter des armes et des munitions : vous construisez votre arsenal en plein combat. Votre personnage commence souvent avec une simple arme de poing, et au fil des éliminations, votre puissance augmente : plus vous tuez, plus vous devenez létal.

Le système d’armement progressif est l’un des aspects les plus marquants du jeu. Au lieu de remplacer vos armes, vous les accumulez directement sur votre corps, créant un monstre ambulant de destruction pure, un chasseur capable de tirer avec plusieurs armes simultanément, de fusionner des modules pour des effets secondaires, et de transformer un simple pistolet en une abomination technologique.

Mais ce pouvoir grandissant s’accompagne d’une menace exponentielle. Plus vous survivez, plus les vagues d’ennemis deviennent violentes, plus les vampires gagnent en intelligence et en agressivité. Ce n’est pas un jeu où l’on domine facilement la situation : c’est un jeu où l’on se bat toujours à la limite, en repoussant l’inévitable le plus longtemps possible.

Le level design est pensé pour amplifier cette pression constante. Les arènes ne sont pas des couloirs étriqués, mais des environnements ouverts et verticaux, obligeant à exploiter le terrain, à escalader, à sauter d’un toit à l’autre pour échapper aux hordes qui vous encerclent. Mais aucun endroit n’est sûr, et le jeu fait tout pour vous forcer à rester en mouvement, sous peine d’être littéralement submergé.

Chaque run est différente grâce aux modifications aléatoires de l’équipement et des conditions de combat. Certains environnements brouillent votre vision, d’autres introduisent des ennemis plus rapides et plus vicieux. Parfois, les armes les plus puissantes ne sont accessibles qu’en prenant des risques démesurés, poussant toujours plus loin le dilemme entre prudence et soif de puissance.

Mais là où Vampire Hunters se démarque, c’est dans son rythme infernal. Il n’y a jamais de répit, jamais de moment où l’on peut respirer. C’est un jeu qui refuse la passivité, où l’arrêt est synonyme de mort, où le carnage est une nécessité pour continuer à exister.

Un déluge de sang et une symphonie de violence

Dans un jeu où chaque instant est une course contre la mort, où le chaos est omniprésent et où chaque balle tirée est une question de survie, l’identité visuelle et sonore doit suivre le rythme. Vampire Hunters ne cherche pas à séduire par la subtilité, mais à immerger dans une frénésie de carnage où les couleurs, les ombres et le son jouent un rôle aussi important que les balles qui pleuvent en continu.

Le jeu adopte une direction artistique gothique industrielle, fusionnant des environnements inspirés des ruines d’Europe de l’Est et des cryptes victoriennes, le tout plongé dans un éclairage surréaliste où le néon rouge du sang contraste avec les ténèbres omniprésentes. Les niveaux sont labyrinthiques, sinueux, et volontairement conçus pour créer une sensation d’encerclement constant, forçant le joueur à se battre non seulement contre les ennemis, mais aussi contre l’environnement lui-même.

Les vampires ne sont pas de simples monstres génériques, mais des créatures grotesques, distordues, et taillées pour semer la terreur. Certains se déplacent avec une fluidité cauchemardesque, d’autres rampent sur les murs, tandis que les plus puissants apparaissent comme des silhouettes imposantes, capables de briser le rythme du jeu en un instant.

Mais Vampire Hunters ne brille pas seulement par ses visuels, il impose son identité par un sound design ultra-agressif. Chaque tir, chaque impact est amplifié, résonne avec une brutalité qui donne une impression physique à l’action. Les armes ne sonnent pas « bien », elles sonnent comme des outils de destruction pure.

La bande-son est un mélange d’électro, d’orgues gothiques et de guitares saturées, qui s’adapte dynamiquement au chaos du combat. Plus l’action s’intensifie, plus la musique se déchaîne, jusqu’à atteindre un crescendo apocalyptique dans les derniers instants d’une run. Puis, tout s’arrête. Un silence brutal, oppressant, avant que la traque ne recommence.

Là où Vampire Hunters fait mieux que nombre de ses concurrents, c’est dans sa gestion du contraste sonore. Le jeu ne vous agresse pas en continu, il vous laisse des instants de silence oppressants, où les bruits de pas résonnent dans le vide, où l’on entend les murmures lointains des vampires rôdant dans l’obscurité. Puis tout explose, sans prévenir.

J’aime

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Un gameplay ultra-nerveux

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Un système d’armement progressif unique

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Un level design qui encourage la mobilité

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Une ambiance sonore immersive

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Des ennemis agressifs et variés

J’aime moins

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Une difficulté impitoyable

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Un certain manque de variété dans les objectifs

K

Un aspect visuel efficace, mais parfois trop chargé