Sorti sur PC en 2020 suite à une campagne Kickstarter réussie, Wolcen : Lords of Mayhem est un jeu de type hack’n’slash issu d’un studio français.

Basé à Nice et fondé en 2015 par Daniel DOLUI, le studio indépendant Wolcen est parvenu à l’exploit de lever pratiquement quatre fois plus de fonds que demandés… pour un résultat finalement mitigé.

Malgré une réception tiède par la critique, le titre est parvenu à rentrer suffisamment dans ses frais (et, accessoirement, à former une solide base de fans) pour financer une sortie sur consoles.

Aujourd’hui, je vous livre le test de la version Xbox d’un excellent hack’n’slah, mais qui souffre malheureusement de défauts rédhibitoires.

Editeur(s)
Wolcen Studio
Sortie France
15 mars 2023
PEGI
+18 ans
Lien d’achat Site Officiel
Support de test Xbox Series

Les fils de Heimlock

Wolcen : Lords of Mayhem vous met dans la peau d’un orphelin recueilli par le général Heimlock, aux côtés d’autres enfants.

Entraîné toute sa vie durant au maniement des armes avec sa nouvelle fratrie, votre protagoniste anonyme fait désormais parti de l’élite parmi les soldats, d’un groupuscule envoyé par la République pour protéger les gens des démons qui hantent ce monde.

Lors d’une mission de routine, votre héros se découvre des pouvoirs insoupçonnés qui lui permettent de lutter contre le mal… mais qui font également de lui un ennemi de la République.

Sur un plan purement scénaristique, Wolcen : Lords of Mayhem est… inutilement complexe. Tout simplement.

Extrêmement verbeux, situant son action dans un univers incroyablement riche bien qu’indigeste ; il peine réellement à convaincre malgré un synopsis réellement sympathique.

Assez peu original cependant, il cumule les poncifs déjà vus partout ailleurs en oubliant que la grande majorité des joueurs de hack’n’slash veulent avant tout… basher du mob par paquets de trois milles.

Vu son intrigue, vu ses visuels, ses musiques et son genre ; il est très difficile de ne pas le comparer au major incontestable de sa catégorie : j’ai bien entendu nommé Diablo 3.

Et sur ce point précis, force est de constater que Wolcen : Lords of Mayhem n’en mène pas large. L’absence de doublage français est un tort difficilement acceptable (et justifiable, eu égard de l’origine Niçoise du studio). Alors certes, on peut expliquer cette absence par la taille (et le budget) du titre… Mais il est difficile de croire que quiconque ait testé sur console le jeu sans réaliser à quel point il est difficile pour un non-anglophone de comprendre l’intrigue !

Pis encore, et pour en ajouter une couche, le titre dispose de sous–titres minuscules, tout simplement illisibles. Il est extrêmement difficile de lire, que ce soit les dialogues, mais également les compétences, tutoriels ou plus simplement les différents menus.

Jouer sur console n’est pas la même chose que jouer sur PC, et ça, les développeurs de Wolcen Studios semblent l’avoir oublié. À cet égard, je m’abstiendrai de tout commentaire sur le scénario, ayant peu ou prou laissé tomber assez rapidement.

EDIT : Au moment où ce test est publié, les développeurs ont sorti un Patch augmentant la taille des textes. Après un test poussé de ce dernier, je note une réelle amélioration sur ce point… du moins lors des cinématiques. Ingame, la taille des textes demeure malheureusement toujours trop petite.

Fast & Fun

Parlons maintenant de la seule chose qui importe aux joueurs de hack’n’slash : le gameplay.

Dès le lancement, le jeu vous permet de choisir entre seulement trois classes incroyablement basiques : guerrier, mage et rôdeur. Chacune dispose de ses spécificités et demeure dans la droite ligne des autres jeux du genre.

Alors… c’est tout ? Eh bien… pas du tout !

En réalité, Wolcen : Lords of Mayhem ne dispose d’aucune classe et permet une libre évolution de son protagoniste.

À chaque niveau, vous gagnez 10 points compétences que vous pouvez investir dans n’importe quel attribut. Cette grande liberté vous permet de créer très rapidement un archétype original en fonction des équipements lootés, ou simplement de vos préférences de jeu.

Bien entendu, pour faciliter et compléter cette impression de liberté ; vous pouvez à tout moment réattribuer l’ensemble de vos points contre de l’or.

Et pour véritablement vous sentir unique, c’est un arbre de compétences incroyablement vaste qui s’offre à vous. Si ce dernier peut sembler impressionnant de prime abord, pour ne pas dire rebutant ; les développeurs ont mis les petits plats dans les grands pour vous simplifier la vie.

Les couleurs indiquent en effet vers quel profil vous vous dirigez : Bleu pour la magie, vert pour les attaquants à distance, et enfin rouge pour les DPS / tanks.

Les petites sphères sont des bonus passifs, les grosses des bonus actifs (parfois avec des contreparties).

Simple, je vous ai dit.

Cet immense sphérier se décompose également en trois roues, que vous pouvez faire pivoter à loisir afin d’orienter plus facilement vos choix de classes.

Enfin, concernant les compétences actives et les techniques, vous devez les acheter auprès d’une vendeuse en ville ou les trouver sur le terrain. Une fois équipées, ces dernières gagnent en expérience pour devenir de plus en plus puissantes et débloquent des points permettant de les personnaliser.

Je n’ai ici abordé qu’une infime partie de tout ce qu’il est possible de faire pour s’amuser dans Wolcen : Lords of Mayhem. Mais une chose est certaine : les développeurs ont mis la liberté d’évolution de votre personnage au cœur du jeu, afin de vous permettre de créer un protagoniste unique et qui se rapproche le plus possible de votre style de jeu.

C’est une grande réussite. Ni plus ni moins. Fun dès le début, simple à comprendre malgré les possibilités pratiquement infinies ; Wolcen est un exemple du genre et permet de continuer à s’amuser sans jamais s’ennuyer.

Diablo 3.5

Le système de combat fait indubitablement penser à celui de Diablo 3, tant sur la forme que sur le fond. Les amateurs ne seront de facto pas perdus, tout au contraire.

Vous y retrouverez les potions qui peuvent se recharger, les portails de ville, les compétences, les attaques, les roulades d’esquive… Bref, tout ce qui faisait le sel de Diablo 3.

Alors qu’est-ce qui rend Wolcen unique ? Outre son ambiance graphique très inspirée de Warhammer (surtout pour le design des armures) et son système de développement de personnage, c’est également la possibilité d’adopter une forme « apocalyptique » surpuissante dès le second chapitre.

Dans cet état, votre héros devient invincible et fait de gros dégâts, bien que cette transformation soit soumise à une jauge qui met du temps à se charger. Il faudra donc bien doser avant de l’utiliser.

Également, la possibilité de changer rapidement de style de jeu (passant de mage à guerrier ou à archer par exemple) est un réel plus qui permet de simplement adapter sa stratégie en cas de combat trop difficile.

Plus dirigiste qu’un Diablo 3, Wolcen : Lords of Mayhem propose tout de même des environnements générés aléatoirement assez vastes et de (très) nombreux donjons optionnels débordant de mobs et de loots. Tout ce qu’on

aime.

Une fois l’aventure terminée également, le jeu ne s’arrête pas et propose des niveaux infinis assez semblables aux failles de Diablo 3.

Enfin, sachez qu’il est possible de jouer soit en ligne, soit en local ; mais que chaque mode de jeu demande d’utiliser un personnage différent. Il n’est en effet pas possible de se lancer en solo puis de partir en multi avec le même héros.

Un portage mal optimisé

     Ces quatre années nécessaires pour amener Wolcen sur consoles ne semblent pas avoir été utilisées pleinement. En l’état, la version console du jeu souffre de bien des bugs et autres malfaçons assez préjudiciables à l’expérience.

     Je citerai entre autres des bugs artistiques particulièrement drôles (un peu à l’image de ce qu’on pouvait retrouver dans la première version de Cyberpunk 2077). Aucunement gênants pour apprécier l’aventure, il faut avouer que voir

une épée transpercer le visage de son interlocuteur lors d’une scène dramatique brise quelque peu la puissance narrative de cette dernière.

     Quelques rares bugs majeurs sont également de la partie. Je me suis par exemple retrouvé bloqué dans un donjon, incapable d’accéder au niveau suivant. J’ai alors dû… quitter la partie et refaire l’intégralité du donjon.

     J’ajouterai dans cette partie également une pauvreté en termes de sauvegarde. Ici, quitter votre partie en cours de donjon vous ramène inextricablement en ville et vous impose de le refaire intégralement. Interrompre sa partie n’est donc pas forcément simple, et vous oblige à terminer une quête avant.

     …Mais si ces points ne sont pas réellement préjudiciables (de nouveau, le « soft lock » que j’ai expérimenté n’est arrivé que deux fois en une centaine d’heures) ; il en demeure un particulièrement douloureux…

     …Le mappage des boutons est clairement discutable. Surtout en ce qui concerne l’accès à son inventaire. En appuyant sur la touche idoine, une roue

apparaît. Mais cette dernière répond une fois sur deux, disparaît promptement, ou accède régulièrement à des menus non sollicités.

     De même, cesdits menus sont incroyablement mal optimisés. Portés de la version PC du titre en l’état, ils ne sont clairement pas du tout adaptés pour être utilisés avec une manette.

     Il faut donc un temps certain avant d’en maîtriser les arcanes et éviter de s’y perdre. Mais jamais vous ne vous habituerez à la lenteur ineffable nécessaire pour revendre vos objets.  C’est une tannée.

J’aime

J’aime moins

L

Un système de développement impressionnant

L

Un incroyable sentiment de liberté

L

Rapidement fun

L

Un vrai concurrent à Diablo 3

L

Addictif au possible

K

Des bugs graphiques amusants

K

Quelques soucis d’optimisation à la manette

K

Des textes encore trop petits

K

Pas de doublage français